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29/05/2017
Twelve bells
SACRED OATH
 
Formé en 1985, SACRED OATH a sorti son premier album, A Crystal Vision, en 1987. Après un long hiatus, le groupe est redevenu discographiquement productif à partir du milieu des années 2000, ce dont nous avons régulièrement rendu compte, en témoignent les cinq chroniques avant celle-ci. A l'heure où des centaines de formations tentent avec plus ou moins de bonheur de reproduire, l'écriture, le style et le son du Heavy Metal originel, on aurait pu craindre que SACRED OATH paraisse rattrapé par la vague. Il n'en est rien car le groupe poursuit son cheminement sans se soucier des tendances plus ou moins éphémères. Toujours fidèle à ses origines, le guitariste et chanteur Rob THORNE et ses trois acolytes pratiquent invariablement un Heavy Metal s'inscrivant dans la lignée de JUDAS PRIEST mais se refuse à sonner de manière datée pour paraître authentique.

Par voie de conséquence, les compositions de ce copieux album se voient mises en valeur par un son clair, puissant, permettant de détailler chaque instrument. C'est ainsi que vous pouvez profiter du jeu précis du batteur Kenny EVANS, seul autre rescapé de la formation originelle ; le bonhomme frappe sèchement sa caisse claire, assure des trépidations contrôlées à base de grosse caisse mais il prend soin d'intensifier et de complexifier son jeu par un jeu de cymbales et de charleston subtil. Son compère Brendan KELLEHER se fait fort d'épaissir le débat par un jeu de basse très tendu. Les guitares de THORNE et de Bill SMITH peuvent donc s'adonner aux plaisirs fort classiques des riffs acérés, des plans jumeaux et des solos mélodiques. Le chant de THORNE, majoritairement clair et médium, peut se crisper et grimper dans les aigus, reprenant les principes de Rob HALFORD.

Quant aux compositions, si elles ne proposent aucune piste novatrice, elles sont suffisamment variées pour éviter tout effet de lassitude. C'est ainsi que les amateurs de Heavy nerveux, voire de Power Metal, trouveront leur compte dans les titres les plus rapides (Demon Ize, New Religion, Twelve Bells). La ballade mi-électrique, mi-acoustique Never And Forevermore, apporte un contraste judicieux. Sinon, les autres compositions sont majoritairement mid-tempo, typiquement Heavy Metal, à l'exception des neuf minutes de The Last Word en clôture d'album qui débute doucement, comme une ballade Heavy, avant de prendre un tournant plus électrique, au fil d'une montée en puissance progressive, avec des parties de guitares jumelles à la IRON MAIDEN.

Encore et toujours, SACRED OATH respecte son serment de fidélité au Heavy Metal.
Alain
Date de publication : lundi 29 mai 2017