18 / 20
14/06/2017
Unreal seas
PSYCHANOIA
 
De retour avec Psychanoïa III nommé Unreal Seas, Ivan JACQUIN (chant / claviers), Olivier GAUDET (guitares), Jean-Philippe CIMAN (basse) et Thierry CHARLET (batterie) continuent, avec motivation et talent, de parcourir de long en large les terres riches et mélodiques d’un progressif, qu’il soit rock, hard ou metal. Ce nouvel album semble être le regroupement des compositions, retravaillées, de 2 EPs, The Shadow In Me (2012) et Psychanoïa (2011 - cliquez ici). Il fait suite à Psychanoïa I – Psychanoïa (2004, concept-album instrumental) et Psychanoïa II – Nemesis (2008).

De nouveau autoproduites de belle façon, mixées et masterisées au studio L’Artisterie (Sébastien et Thibaud), les 8 compositions de Unreal Seals sont terriblement harmoniques, magnifiquement inspirées et riches en mouvement. A la croisée d’un rock progressif, souvent excité par l’énergie d’un hard progressif / metal progressif, l’univers de PSYCHANOÏA, associe qualités d’exécution sans faille et sens profond et subtil de la mélodie. Et navigue en fendant avec grâce et finesse les vagues successives laisser par les égéries, passées ou présentes, du monde fertile du progressif (MARILLION, PINK FLOYD, YES, CAMEL, RUSH, DEEP PURPLE, DREAM THEATER, CLEPSYDRA, PALLAS, PENDRAGON… mais aussi AYREON, PORCUPINE TREE, PAIN OF SALVATION, UNITOPIA, DOCKER’S GUILD, OPETH… Ainsi que bien évidement le premier volume de FOREIGN, The Symphony Of The Wandering Jew Part 1, fabuleux projet opéra Rock / Metal conceptuel porté par Ivan (cliquez ici). Le second volet est annoncé pour cet automne). Tout en évitant les écueils d’un passéisme lourd et contrit.
Si je me permettais d’émettre quelques réserves quant au chant de Ivan sur l’EP 4 titres de 2011 (principalement la montée et le maintien dans les aigus), ce dernier a travaillé sa voix et gommé les quelques reproches énoncés. Son chant est cependant resté toujours aussi théâtral (The Shadows In Me - cliquez ici), mais a acquis une pleine assurance. Ivan s’essaye même à quelques growls sur le dernier titre (Last Words), celui-ci présentant, en les regroupant, toutes les facettes stylistiques du groupe. Les guitares sont lumineuses, et ses soli gonflés d’un feeling épidermique (à l’image d’un Nick BARRETT sur Thin Roads To Nowhere, My Hope). Elles s’enroulent en une charmante chorégraphie avec les claviers omniprésents tout au long de cette heure mélodique, qui eux consomment une large palette de sons (du piano à l’orgue Hammond). Ainsi, l’ensemble, mis en œuvre en un aérien ballet par ses créateurs, traverse les embruns d’une rythmique usant de finesse et d’habilité. Privilégiant ainsi la fluidité à un incessant roulis chaotique de breaks et de changements de direction inopinés. L’écriture de Unreal Seas propose en outre de longs déroulements instrumentaux précieux et ingénieux (Melt Into Dawn, Thin Roads To Nowhere, Find A Way). Néanmoins, il me semble que les passages ancrés dans le rock progressif (70’s à nos jours) sont sensiblement plus convaincants et plus consistants. Affaire d’oreilles et de goûts une fois de plus…

Si les musiciens alternent plages rock, hard ou metal progressif (mais aussi une petite touche de metal moderne sur The Letter) au sein d’une même composition, cet « éclectisme » n’endommage tout compte fait que peu l’homogénéité de l’album, qui demande des écoutes répétées pour en savourer toute l’épaisseur technique, harmonique… Album qui au final fera sans aucun doute un bien immense à celles et ceux qui prendront le temps de s'y immerger !!!

Unreal Seas :
01 : Melt Into Dawn – 02 : This Between – 03 : The Shadows In Me – 04 : Thin Roads To Nowhere – 05 : Find A Way – 06 : The Letter – 07 : My Hope – 08 : Last Words
Ben
Date de publication : mercredi 14 juin 2017