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04/08/2017
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TUNGA MOLN
 
Mon intérêt pour les groupes s'inspirant des années 70 remonte à loin mais je dois confesser être passé à côté du TUNGA MOLN, formation suédoise qui, avant ce troisième album, avait déjà sorti un album éponyme en 2013 et un autre en 2014, judicieusement intitulé II. Peut-être le relatif écho rencontré jusqu'ici par le quartette est-il dû au choix pas si fréquent de chanter dans sa langue natale ? J'ai toujours trouvé que les précurseurs ABRAMIS BRAMA qui chantent eux aussi en suédois n'ont jamais récolté une reconnaissance proportionnelle à leur talent...

Quoiqu'il en soit, TUNGA MOLN nous livre un solide opus, effectivement inspiré par le Hard Rock des années 70 et même par le Rock de la deuxième partie de la décennie précédente. En effet, le groupe ne se contente pas de sonner lourd et de cogner dru ; il aime varier les plaisirs, notamment en incorporant des effluves psychédéliques (la ballade brumeuse Svart Vatten), Blues Rock, voire Folk (écoutez la délicate ballade acoustique Under Isen), les trois influences confluant parfois, comme sur le Blues Rock acoustique et psychédélique En Fot I Graven.
Ainsi, le chant de John STRÖMSHED demeure toujours clair, modulé, avec des intonations souvent mélancoliques, renforcées par les interventions de son compère Rasmus BODEGARD ; en la matière, le bonhomme s'avère pertinent et expressif dans les moments les plus pondérés, même s'il manque de puissance quand l'atmosphère s'épaissit.

Complémentaires au chant, les deux compères assurent aussi au rayon des guitares en alternant un jeu saturé et lourd et des interventions nettement plus nuancées, sans compter quelques duels qui font toujours leur effet ! D'autant plus que leur collègue bassiste Edvin HOLM booste les rythmiques avec un son énorme, à la fois tendu et grondant. C'est bien simple, ses lignes de basse sont tellement épaisses qu'elles tirent les morceaux les plus intenses vers les rivages du Stoner. En fond de terrain, le batteur Fedja BUDIMIR frappe très sèchement sa caisse claire mais prend soin de développer un jeu de toms et de cymbales qui crée de la diversité.

L'ensemble s'avère extrêmement plaisant à l'écoute, le chant en suédois apportant une sonorité assez spécifique. La cohérence des influences issues du passé s'équilibre bien avec la diversité des compositions et le côté massif de l'apport Stoner.

NB : l'album est disponible en téléchargement sur la page Bandcamp du groupe ou en vinyle chez Hevisike (http://www.hevisike.bigcartel.com/products)

Vidéo de Jag Vill Leva För Alltid : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 4 août 2017