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05/09/2017
Yoni
CARONTE
 
Troisième album de ce groupe italien, Yoni clôt une trilogie initiée avec Ascension (2012), poursuivie avec Church Of Shamanic Goetia (2014, retrouvez la chronique ici : cliquez ici). Une trilogie donc, qui s'achève sept ans après la formation de CARONTE, la boucle étant parfaitement bouclée puisque Yoni (qui signifie utérus en sanskrit) est composé de sept titres. Esprits vifs et déductifs que vous êtes, vous aurez compris que CARONTE (au fait, le nom du groupe se traduit en français par Charon, le célèbre nocher qui, selon la mythologie grecque, faisait passer le fleuve Achéron aux âmes des défunts) aime en vrac les religions et le symbolisme, surtout dans leur versant ésotérique.

Voilà pour le décorum qui, il faut bien en convenir, s'harmonise à merveille avec la musique pratiquée (et inversement). En l'occurrence, CARONTE est demeuré fidèle à la formule affichée précédemment, à savoir un Doom Metal qui, sans être révolutionnaire, refuse de se laisser enfermer dans des normes trop restrictives. Fort classiquement, les riffs de guitare sont simples, laconiques, granitiques, avec un rendu austère, voire lugubre. Quoique plus agiles, les lignes de basse donnent tout de même dans le gros son funèbre. Sans être particulièrement riant, le jeu de batterie tranche toutefois avec l'austérité instrumentale décrite à l'instant ; en dépit de la lenteur du tempo général (au mieux, on attend le mid-tempo), les roulements de toms et un bon usage des cymbales assure une animation dynamique qui contraste avec les autres constituantes rythmiques.

Dépouillés, reposant avec tout sur des principes mélodiques simples, les solos de guitare sont autant de points émettant une lumière trouble plutôt que rassurante.
Un peu à la manière d'un Glenn DANZIG, le chant demeure clair, grave, très articulé, convenablement modulé. Ces vocaux dégagent une puissante sensation de mélancolie gothique, troublée ponctuellement par des intonations plus colériques.

D'une durée étagée entre six et huit minutes, les compositions de Yoni sont de surcroît solidement structurées et arrangées, de manière à ce que la lassitude ne s'installe jamais. Comme hypnotisé par ces rythmiques primitives et lourdes, ce chant d'outre-tombe, cette batterie tribale, l'auditeur n'a d'autre choix que de succomber au rituel qui s'opère et de succomber à l'ambiance délétère qui hante littéralement l'album. On ne peut que saluer un tel pouvoir évocateur qui ne passe pas par une surenchère d'effets.

Reste maintenant à espérer que nous ne devrons pas attendre sept ans pour entendre la suite de cette première trilogie...

Vidéo de Abraxas Troisième album de ce groupe italien, Yoni clôt une trilogie initiée avec Ascension (2012), poursuivie avec Church Of Shamanic Goetia (2014, retrouvez la chronique ici : cliquez ici). Une trilogie donc, qui s'achève sept ans après la formation de CARONTE, la boucle étant parfaitement bouclée puisque Yoni (qui signifie utérus en sanskrit) est composé de sept titres. Esprits vifs et déductifs que vous êtes, vous aurez compris que CARONTE (au fait, le nom du groupe se traduit en français par Charon, le célèbre nocher qui, selon la mythologie grecque, faisait passer le fleuve Achéron aux âmes des défunts) aime en vrac les religions et le symbolisme, surtout dans leur versant ésotérique.

Voilà pour le décorum qui, il faut bien en convenir, s'harmonise à merveille avec la musique pratiquée (et inversement). En l'occurrence, CARONTE est demeuré fidèle à la formule affichée précédemment, à savoir un Doom Metal qui, sans être révolutionnaire, refuse de se laisser enfermer dans des normes trop restrictives. Fort classiquement, les riffs de guitare sont simples, laconiques, granitiques, avec un rendu austère, voire lugubre. Quoique plus agiles, les lignes de basse donnent tout de même dans le gros son funèbre. Sans être particulièrement riant, le jeu de batterie tranche toutefois avec l'austérité instrumentale décrite à l'instant ; en dépit de la lenteur du tempo général (au mieux, on attend le mid-tempo), les roulements de toms et un bon usage des cymbales assure une animation dynamique qui contraste avec les autres constituantes rythmiques.

Dépouillés, reposant avec tout sur des principes mélodiques simples, les solos de guitare sont autant de points émettant une lumière trouble plutôt que rassurante.
Un peu à la manière d'un Glenn DANZIG, le chant demeure clair, grave, très articulé, convenablement modulé. Ces vocaux dégagent une puissante sensation de mélancolie gothique, troublée ponctuellement par des intonations plus colériques.

D'une durée étagée entre six et huit minutes, les compositions de Yoni sont de surcroît solidement structurées et arrangées, de manière à ce que la lassitude ne s'installe jamais. Comme hypnotisé par ces rythmiques primitives et lourdes, ce chant d'outre-tombe, cette batterie tribale, l'auditeur n'a d'autre choix que de succomber au rituel qui s'opère et de succomber à l'ambiance délétère qui hante littéralement l'album. On ne peut que saluer un tel pouvoir évocateur qui ne passe pas par une surenchère d'effets.

Reste maintenant à espérer que nous ne devrons pas attendre sept ans pour entendre la suite de cette première trilogie...

Vidéo de Abraxas : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 5 septembre 2017