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Le meilleur opus de fireforce...
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Trois ans se son écoulés depuis la sortie du puissant Deathbringer qui voyait FIREFORCE évoluer vers un heavy power metal plus moderne et plus musclé encore que celui de March On. Et, en cet an de grâce 2017, millésime assez réussi musicalement, les petits belges nous reviennent en force, tout feu tout flamme, avec une nouveauté qui revient à quelque chose de plus classique dans le fond comme sur la forme.
Annihilate The Evil, encore une fois produit par le vocaliste de l’ésotérique MYSTIC PROPHECY, le sympathique R.D. LIAPAKIS, soutenu par Christian SCHMID, tout comme son aîné, est d’une redoutable efficacité. A aucun moment, ou presque, la musique de la formation ne faiblit en intensité, même si le petit reproche que je puisse lui faire est ce mimétisme avec le heavy power de MYSTIC PROPHECY, tant sur le fond que sur la forme, à tel point que je me suis posée la question suivante à chaque écoute : FIREFORCE est-il un combo indépendant de toute influence extérieure ou est-il une extension flamande du quintet teuton mené par R.D. LIAPAKIS ? D’autant que le magnifique artwork est l’œuvre d’Uwe JARLING, l’illustrateur des cousins germains...
Cette interrogation est légitime dès lors que l’on pose une oreille sur les deux premiers titres, le single The Boys From Down Under et Revenge In Flames, que l’on dirait tout droit sortis de Killhammer. Certaines intonations de Filip LEMMENS rappellent étrangement le timbre de R.D., tout comme les structures rythmiques et les riffs sont parfois calqués sur les chansons de MYSTIC PROPHECY, ce qui n’est pas une mauvaise chose, même si cela peut paraître facile à première vue. En ce qui me concerne, je prends cela comme un hommage à la troupe teutonne en guise de remerciement pour le soutien reçu de sa part. Et puis, la production est aussi responsable de cet état de fait, les réglages étant certainement quasiment les mêmes que sur Ravenlord ou War Brigade, du point de vue du mixage et du mastering. Sans compter que Annihilate The Evil, tout comme ‘Deathbringer’, a été mis en boîte dans les locaux des studios Prophecy & Music Factory, appartenant à R.D. LIAPAKIS, là où ont été enregistré les dernières rondelles de MYSTIC PROPHECY.
Cela dit, FIREFORCE arrive sans mal à se démarquer de ses homologues outre-rhénans grâce à des riffs plus tranchants à la KREATOR, des mélodies différentes à la BRAINSTORM et des tempi plus variés assez thrashy dans l’ensemble, tels ceux de The Iron Brigade et Dog Soldiers, que ne dépareilleraient pas sur un album de TANKARD ou de DESTRUCTION. FIREFORCE peut se targuer d’une forte identité personnelle qui lui permet de tout défoncer sur son passage. Car musclé et massif sont les qualificatifs qui s’appliquent à ce char d’assaut bien décidé à en découdre avec le Mal qui l’entoure, quel qu’il soit. D’où le titre qui s’applique avec une certaine justesse à cet opus dynamique et riche en moments de bravoure, dont seuls le heavy et le power peuvent nous en offrir.
Les parties de guitares sont, à mon humble avis, magistralement prenantes, telles celles de Herkus Mantas, Thyra’s Wall, The Iron Brigade ou Fake Hero, et la section rythmique un rouleau compresseur dévastateur (Revenge In Flames, Defector (Betrayer Of Nations), White Lily (Okhotnik), Iron, Steel, Concrete, Granite) qui laissent totalement sans voix. FIREFORCE prouve qu’il porte bien son patronyme à la fois incendiaire et costaud. De même, Annihilate The Evil est tellement explosif que la déflagration sonore qui s’en suit à l’allumage est une garantie réelle que tout va péter à la gueule du Mal que les anversois souhaitent éradiquer de la surface de la planète avec leurs instruments et des compos nucléaires.
Finalement, FIREFORCE vient d’accoucher de son meilleur opus jusque-là. Sur March On et Deathbringer, le groupe se cherchait encore, à la manière d’une quête d’identité adolescente. Annihilate The Evil contient la plupart des éléments qui ont fait l’individualité de la formation sur ses deux précédentes sorties, mais a su les digérer pour mieux les retranscrire musicalement, afin de les partager avec une fanbase exigeante et attentive à la qualité du produit proposé. Nulle inquiétude à avoir sur Annihilate The Evil qui se révèle d’une incroyable densité, plus créatif que ne le sont ‘Killhammer’ et ‘War Brigade’ de MYSTIC PROPHECY. En trois albums seulement, FIREFORCE a su s’imposer comme un challenger viable et endurant face à toutes les autres formations d’un genre similaire en Europe. Ce qui est relativement impressionnant au vu de la concurrence et son niveau déjà très élevé. R.D. LIAPAKIS, en soutenant la troupe belge, lui a permis d’acquérir une prestance nouvelle, mettant en lumière son savoir-faire et son efficacité made in Belgium. Car NON, les belges ne sont pas que des buveurs de Kriek invétérés, des mangeurs de frites insatiables ou des amateurs délicats de pralines et autres formes de chocolat. Que nenni ! Ils savent aussi et surtout faire des ravages en studio et sur scène. N’est-ce pas, STROMAE ? Naaaaaaan, je déconne, hein ! Nos voisins wallons et flamands sont vraiment, et là ce ne sont pas des cracks, des as du heavy et du power à l’ancienne bien balèzes qui défoncent tout à coup de riffs monstrueux et de rythmiques guerrières. Preuve en est sur ce Annihilate The Evil. Les bombinettes de monsieur Kim, le fol dingo nord-coréen de son état, font pitié devant les missiles balistiques métalliques de la horde du brabançon. Planquez-vous dans une tranchée, ce petit bijou de heavy power à la sauce belgo-germanique risque bien de vous envoyer valser à l’autre bout de la pièce où vous vous trouvez, tant il est vigoureux et mortel. Et aussi plus mature.
Line-up :
• Filip « Flype » LEMMENS (chant) • Erwin SUETENS (guitares) • Thierry VAN DER ZANDEN (guitares) • Serge BASTAENS (basse) • Jonas SANDERS (batterie)
Equipe technique :
• R.D. LIAPAKIS (production, mastering) • Christian SCHMID (mastering, technicien son) • Uwe JARLING (artwork) • Anestis GOUDAS (design pochette) • Serge BAUGNIET (photographie)
Crédits :
• FIREFORCE (paroles et musiques)
Studios :
• Enregistré, mixé et masterisé aux studios Prophecy & Music Factory (Allemagne)
Tracklist :
1) The Boys From Down Under 2) Dog Soldiers 3) Revenge In Flames 4) Fake Hero 5) Iron, Steel, Concrete, Granite 6) Oxi Day 7) Rossbach 8) The Iron Brigade 9) Thyra’s Wall 10) Defector 11) White Lily (Okhotnik) 12) Herkus Mantas 13) Gimme Shelter [Bonus Track – Cover des Rolling Stones]
Durée totale : 51 minutes environs
Discographie :
• Moonlight Lady [EP] (2009) • March On (2011) • Deathbringer (2014) • Annihilate The Evil (2017)
Date de sortie :
• Vendredi 1er Septembre 2017
The Boys From Down Under (Clip officiel) : cliquez ici
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