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23/09/2017
My kingdom eclipsed
I, FORLORN
 
Moi, désespéré : en choisissant ce nom pour son projet solo, le dénommé Jurre TIMMER est allé droit à l'essentiel. Avec un tel affichage, il n'est pas étonnant de constater que I, FORLORN a avant tout pour vocation d'exprimer la noirceur dépressive de la vie, la tristesse, et la mélancolie la plus poignante, le désespoir n'étant pas loin. Comme véhicule à ces émotions déchirantes, notre homme a opté pour un classique Doom Death.

En conséquence de quoi, la dimension instrumentale se trouve fort balisée : les tempos sont lents, les riffs dépouillés et massifs, les guitares solos sinueuses et plaintives, des claviers font planer des brumes mélancoliques en arrière-plan. Qui plus est, les compositions sont longues comme une agonie, leur durée s'étageant entre sept et plus de neuf minutes. Pas d'excès bruitistes, pas de surenchère dans la pesanteur, I, FORLORN privilégie la limpidité dans l'exposé de ses tourments.

Au niveau du chant, les vocaux donnent également dans un grand classique du Doom Death, à savoir un registre profondément caverneux, très grave, grondant mais relativement articulé. Inutile de dire qu'il entre en contraste fort avec les parties les plus mélodiques ! Mais ce contraste fait partie du jeu depuis l'émergence de ce sous-genre.

En l'occurrence, cette musique grave et belle semble correspondre parfaitement aux états d'âme tourmentés de son auteur. Dans le genre beauté glacée et désespérée, I, FORLORN réalise des premiers pas solides et encourageants. Reste sûrement à dégager davantage de personnalité à partir de ce référentiel déjà bien connu.
Alain
Date de publication : samedi 23 septembre 2017