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05/10/2017
The world's insane
VARDIS
 
Avoir débuté sa discographie en 1980 par un album live absolument brûlant, 100 MPH (cliquez ici), fut incontestablement une fort brillante idée qui trouva un corollaire paradoxal dans le fait que les albums suivants de VARDIS furent quelque peu éclipsés, paraissant moins intenses, moins fous, moins marquants.

Pourtant, cette nouvelle réédition du second album paru en 1981, The World's Insane, permet de remettre en perspective ses qualités intrinsèques. En contrepartie de l'absence des vibrations propres à toute bonne captation d'une prestation scénique, cet album bénéficie d'une clarté remarquable, qui ne nuit en rien à la nervosité intacte du trio. Studio ou scène, VARDIS n'aimait rien tant qu'à foncer droit devant, sans fioritures, alimentant leur Hard Rock basique d'influences Boogie, Rock'n'Roll et Blues Rock. Influences qui les rangeaient plus sûrement du côté de Rory GALLAGHER, STATUS QUO, Dr FEELGOOD et NINE BELOW ZERO que dans les sulfureuses légions métalliques menées par IRON MAIDEN, WITCHFYNDE, ANGEL WITCH, CHATEAUX, GRIM REAPER et consorts.

Ce Hard Rock prolétarien n'allait clairement pas dans le sens de l'histoire qui constituait à tout maximaliser : le son, les attitudes, le look. Mais quel plaisir de déguster cet album à la bonne franquette, servi par un groupe débordant de sincérité, de feeling, parfaitement maître de son répertoire. La production permet l'ajout ponctuel mais bienvenu d'arrangements savoureux : piano Boogie sur Blue Rock (I Miss You), cornemuses sur le martial Police Patrol... N'ayant cure des frontières et des étiquettes, VARDIS se fendait d'une reprise directe et nerveuse du Silver Machine de HAWKWIND, pas indispensable mais sympathique.

Cette réédition de 2017 comprend trois titres bonus : une version studio de Dirty Money (qui figurait en live sur 100 MPH), un premier mix de Blue Rock (I Miss You) - ces deux titres figurant sur un 45 tours bonus du single Too Many People - et une version de la reprise de Silver Machine introduite par des effets de Moog spatiaux au possible.

Autant d'années après sa sortie, cet album continue à me mettre de bonne humeur et à me donner la pêche : rien que pour ça, que VARDIS soit béni !
Alain
Date de publication : jeudi 5 octobre 2017