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Rouge, chaud et lourd
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Formé au début des années 90, le groupe français LONEWOLF n'a jamais dévié de son ambition initiale qui consistait à pratiquer un Heavy Metal carré, puissant, viril mais mélodique. Sans soutien médiatique majeur, LONEWOLF est parvenu à construire une discographie costaude, Raised On Metal étant tout de même le neuvième album du groupe depuis le premier en 2002 !
Bon, on ne va pas se mentir, on n'écoute pas Raised On Metal - pas plus que tout autre album du groupe - pour être surpris mais pour s'éclater les vertèbres en chopant une tendinite des index et des auriculaires et en une laryngite à force de gueuler sur les refrains. Raised On Metal, c'est une orgie de Heavy Metal de tradition, gonflé aux hormones Power et propulsé au Speed : riffs tranchants et carrés, chant rauque, refrains massifs, grosse section rythmique, tout ceci est garanti 300% velu, viril et guerrier. Mais là où les PRIMAL FEAR et consorts nous saoulent en misant essentiellement sur la testostérone, LONEWOLF possède l'intelligence de reprendre à son compte le potentiel mélodique qui fit les belles heures de RUNNING WILD dans les années 80 et 90, tant pour les refrains fédérateurs que pour les lignes de guitares entêtantes. Puisqu'on en est à parler de guitare, il semblerait que l'embauche en 2016 de Michael HELLSTRÖM, membre de ELVENSTORM, se soit avérée bénéfique, tant son activité au côté du leader et fondateur Jens BÖRNER s'avère brillante ; les deux compères s'y entendent parfaitement pour combiner des riffs d'assassins, des plans mélodiques en tandem et des solos turbulents mais mélodiques. Ces éléments mélodiques apportent un contrepoids salutaire aux tendances les plus musculeuses du groupe, incarnées notamment par la double grosse caisse, utilisée sans parcimonie, notamment sur les titres les plus rapides. Qui plus est, LONEWOLF est tout à fait capable de lever le pied et de se fendre de compositions mid-tempo redoutables, comme en témoigne le catchy Flight 19, l'écrasant No God, No Master ou l'inquiétant Evil. Quoi qu'il en soit, LONEWOLF n'aime rien tant que la concision, un seul titre franchissant de peu (trois secondes !) la barre des cinq minutes : il s'agit en l'occurrence de Through Fire, Ice And Blood, morceau particulièrement intense (peut-être un hommage en mode germanique à BATHORY ?).
Puisqu'il ne sera pas dit que LONEWOLF est un groupe pingre, la version digipack ici chroniquée comporte deux titres supplémentaires - Swansong et Demon's Call - qui n'ont rien de rogatons, le premier se situant dans une veine à la Holy Diver de DIO (en plus teigneux !) et le second déboulant à 100 km/h en mode sauvagerie classieuse.
Ma conclusion ? Ne laissons pas le loup seul, rejoignons-le pour une orgie de Metal de bon aloi, à la bonne franquette, avec tout le cœur dont nous savons faire preuve.
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