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25/12/2017
Godless summit
HAWKMOTH
 
Encore peu connu sous nos latitudes, HAWKMOTH est un quartette australien formé en 2011 et qui a déjà à son actif un premier album sans titre (2011) et un second, Calamitas (2014). En cette fin d'année 2017, le groupe propose Godless Summit, qui représente la première moitié d'un diptyque, preuve qu'il y a une saine ambition dans la démarche du groupe. Une ambition qui se combine avec une exigence sans faille et un goût du risque certain. En effet, HAWKMOTH ne possède pas dans ses rangs de chanteur et, par voie de conséquence, les quatre compositions de ce nouvel album sont une fois de plus totalement instrumentales. Et je m'empresse d'ajouter que c'est tant mieux !

Empruntant tout autant à la lourdeur majestueuse du Doom Metal qu'aux ambiances progressives et déchirées du Post Metal, HAWKMOTH joue la clarté des ambiances qui peuvent tout à loisir se développer sur des formats longs. Hormis le titre Ibex qui affiche une raisonnable durée de 6'05, les trois autres compositions s'étirent respectivement à 8'41 (Godless Summit), 9'52 (Mala Fide) et 14'14 (Charnel Grounds). A l'intérieur de telles dimensions, les rythmiques peuvent de déployer progressivement, s'épaissir (très gros son de basse !), s'intensifier ou, au contraire, se calmer. Dans les deux cas de figure, le groupe a recours à des motifs rythmiques et mélodiques assez simples mais rendus redoutablement efficaces par leur évolution autour de variations subtiles au rendu hypnotique.

De ce procédé basé sur les contrastes apprivoisés, il résulte de longues plages qui fascinent tour à tour par les rythmiques oppressantes, leurs riffs orageux et par leurs mélodies simples et touchantes, par des arrangements porteurs d'un psychédélisme sombre. Autour de ce projet franchement envoûtant, peuvent se réunir sans distinction les amateurs de TOOL, ISIS, THE OCEAN, KARMA TO BURN et PELICAN. Même si le déterminisme géographique ne doit pas être surjoué, on ne peut que saluer la qualité des formations australiennes en capacité de combiner lourdeur et finesse (ROTE MARE, MOTHER SLUG, KING ZOG...). Se lancer dans l'écoute de Godless Summit nécessite de savoir larguer les amarres, de supporter une dérive raisonnable et de pouvoir laisser émerger des images en format immense. HAWKMOTH, c'est beau, c'est fort, c'est sans voix et cela laisse sans voix.

Vidéo de Ibex : cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 25 décembre 2017