15 / 20
12/06/2018
Poseidon
BOAR
 
En 2015, Veneficae, premier album des Finlandais de BOAR, emportait notre adhésion (relire ici : cliquez ici) grâce à une répartition pertinente entre héritage (psychédélisme, Space Rock) et modernité puissante et torturée (Stoner, Sludge, Post Hardcore). Trois ans plus tard, le groupe fait son retour avec une formule identique, encore mieux maîtrisée et percutante.

Encore une fois, on retrouve cette section rythmique basée sur des lignes de basse épaisses et animées d'une part, sur un jeu de batterie intense et sec d'autre part. Sur ce canevas à la fois massif et mouvant (belles séquences de groove ponctuelles), les guitares opèrent dans des registres aussi distincts que complémentaires. Quand il s'agit de riffs, on retrouve un registre simple, aux sonorités rugueuses, proche de ce que se pratique dans le Sludge. Mais on peut subir également des attaques tordues, dissonantes, typiques du Post Hardcore. Dans un ordre d'idées pas si éloigné que cela, les guitares peuvent se mettre à sonner de manière acide, chargées d'une substance psychédélique vénéneuse. Pour autant, les six cordes ne servent pas uniquement à écorcher et à tordre, elles se mettent de temps à autre au service des mélodies pleines d'écho, comme sur le début du titre Shahar's Son ou sur le final de Dark Skies, par ailleurs parcouru par un bon solo bluesy.
Devant un étalage instrumental impérieux, les vocaux gutturaux et véhéments se replient encore et toujours au second plan, misant avant tout sur leur force et leur expressivité indéniables pour se faire entendre.

En somme, BOAR a amélioré sa formule, sans la faire intrinsèquement évoluer, ce qui sera peut-être l'enjeu du troisième album. Reste un album solide, fort en gueule et ravageur.

L'album en entier : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 12 juin 2018