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06/09/2018
Beyond the pale
WHEEL IN THE SKY
 
En 2016, le premier album des Suédois de WHEEL IN THE SKY, Heading For The Night, posait avec assurance les bases d'un Rock nerveux de la meilleure espèce (cliquez ici). Deux ans plus tard, Beyond The Pale représente une splendide confirmation du talent et de l'aplomb du groupe. Il y a tout au long de cet opus un étalage de maîtrise, de fougue, de panache qui emporte l'adhésion, de même que les qualités de composition et d'arrangement forcent le respect.

Pourtant, on ne peut pas dire que le quartette réinvente le Rock haute tension puisqu'il se trouve objectivement dépositaire de formules déjà bien établies, et ce depuis au moins les années 60 et 70. On sait que les pays scandinaves représentent de longue date un vivier pour ce type de Rock teigneux, remuant et urgent ; il suffit de se rappeler de HANOI ROCKS dans les années 80, et par la suite des BACKYARD BABIES, des HELLACOPTERS et tant d'autres... WHEEL IN THE SKY possède le sens de l'énergie primale en commun avec ces prédécesseurs mais ne s'en contente pas et diversifie grandement son fond de jeu.

Le groupe donne libre cours à ses pulsions les plus vivaces sur des morceaux cinglants, gonflés d'énergie positive et illuminés par des mélodies impérieuses ; en ouverture d'album, le copieux (sept minutes) Rivers Of Dust donne envie de bouger et instaure un état d'esprit positif, relayé par la suite par des pépites comme le titre éponyme, Undead Love, The Only Dead Girl, Burn Babylon Burn ! (après une délicate introduction acoustique tout de même) et Invisible Eye. Sur ces compositions, WHEEL IN THE SKY ne se contente pas de riffs saignants, d'une section rythmique lourde et d'un chant agressif. Les lignes de basse sont rebondies et la batterie frappe sèchement mais le couple rythmique préfère l'élasticité à la lourdeur. Les guitares adoptent un son riche, mélodique, un peu carillonnant (on ne soulignera jamais assez l'apport des BYRDS dans le Rock à ce sujet), avec des arrangements de guitare acoustique qui n'entament en rien la vivacité générale. Quant au chant, un brin nasal, il demeure clair, très articulé, rehaussé par des harmonies toujours pertinentes, avec à la clé un parfait équilibre entre potentiel mélodique et impact énergique. Cette incroyable capacité à combiner énergie vivifiante et richesse mélodique me rappelle ce que développa HÜSKER DÜ (groupe immense et complètement sous-estimé) sur son dernier et double album album Warehouse : Songs And Stories (1987).

Et puis, il y a une poignée de compositions dans lesquelles WHEEL IN THE SKY laisse libre cours à la nuance. Ainsi, Far Side Of Your Mind, merveille éthérée, tant vocalement qu'instrumentalement ; là encore, on pense au meilleur de l'ère psychédélique. Même apesanteur flottante pour le splendide Afterglow. Et en clôture d'album, le groupe se lâche et sort des formats concis qui peuplent majoritairement cet album pour livrer un The Weight Of The Night, soit 8'25 de contrastes : après une introduction par les guitares seules, le tempo s'emballe et les vocaux enchantent, un bref break sans section rythmique entretient une tension avant que tout reparte, jusqu'à une séquence instrumentale, flottante et solennelle, psychédélique dans l'âme, sous-tendu par les roulements de batterie, le tout se concluant par une sobre partie de piano qui assure un final en douceur. Voilà qui ouvre des perspectives futures pour le groupe !

Notons enfin un contraste intéressant entre l'évidence mélodique globale et la noirceur de l'univers visuel et conceptuel de WHEEL IN THE SKY, ce qui contribue derechef à la personnalité du groupe.

WHEEL IN THE SKY est un groupe immensément doué et Beyond The Pale est un album tout simplement brillant, profondément addictif, on l'espère annonciateur de futurs développements discographiques tout aussi talentueux et encore plus foisonnants.

Vidéo de Burn Babylon Burn !En 2016, le premier album des Suédois de WHEEL IN THE SKY, Heading For The Night, posait avec assurance les bases d'un Rock nerveux de la meilleure espèce (cliquez ici). Deux ans plus tard, Beyond The Pale représente une splendide confirmation du talent et de l'aplomb du groupe. Il y a tout au long de cet opus un étalage de maîtrise, de fougue, de panache qui emporte l'adhésion, de même que les qualités de composition et d'arrangement forcent le respect.

Pourtant, on ne peut pas dire que le quartette réinvente le Rock haute tension puisqu'il se trouve objectivement dépositaire de formules déjà bien établies, et ce depuis au moins les années 60 et 70. On sait que les pays scandinaves représentent de longue date un vivier pour ce type de Rock teigneux, remuant et urgent ; il suffit de se rappeler de HANOI ROCKS dans les années 80, et par la suite des BACKYARD BABIES, des HELLACOPTERS et tant d'autres... WHEEL IN THE SKY possède le sens de l'énergie primale en commun avec ces prédécesseurs mais ne s'en contente pas et diversifie grandement son fond de jeu.

Le groupe donne libre cours à ses pulsions les plus vivaces sur des morceaux cinglants, gonflés d'énergie positive et illuminés par des mélodies impérieuses ; en ouverture d'album, le copieux (sept minutes) Rivers Of Dust donne envie de bouger et instaure un état d'esprit positif, relayé par la suite par des pépites comme le titre éponyme, Undead Love, The Only Dead Girl, Burn Babylon Burn ! (après une délicate introduction acoustique tout de même) et Invisible Eye. Sur ces compositions, WHEEL IN THE SKY ne se contente pas de riffs saignants, d'une section rythmique lourde et d'un chant agressif. Les lignes de basse sont rebondies et la batterie frappe sèchement mais le couple rythmique préfère l'élasticité à la lourdeur. Les guitares adoptent un son riche, mélodique, un peu carillonnant (on ne soulignera jamais assez l'apport des BYRDS dans le Rock à ce sujet), avec des arrangements de guitare acoustique qui n'entament en rien la vivacité générale. Quant au chant, un brin nasal, il demeure clair, très articulé, rehaussé par des harmonies toujours pertinentes, avec à la clé un parfait équilibre entre potentiel mélodique et impact énergique. Cette incroyable capacité à combiner énergie vivifiante et richesse mélodique me rappelle ce que développa HÜSKER DÜ (groupe immense et complètement sous-estimé) sur son dernier et double album album Warehouse : Songs And Stories (1987).

Et puis, il y a une poignée de compositions dans lesquelles WHEEL IN THE SKY laisse libre cours à la nuance. Ainsi, Far Side Of Your Mind, merveille éthérée, tant vocalement qu'instrumentalement ; là encore, on pense au meilleur de l'ère psychédélique. Même apesanteur flottante pour le splendide Afterglow. Et en clôture d'album, le groupe se lâche et sort des formats concis qui peuplent majoritairement cet album pour livrer un The Weight Of The Night, soit 8'25 de contrastes : après une introduction par les guitares seules, le tempo s'emballe et les vocaux enchantent, un bref break sans section rythmique entretient une tension avant que tout reparte, jusqu'à une séquence instrumentale, flottante et solennelle, psychédélique dans l'âme, sous-tendu par les roulements de batterie, le tout se concluant par une sobre partie de piano qui assure un final en douceur. Voilà qui ouvre des perspectives futures pour le groupe !

Notons enfin un contraste intéressant entre l'évidence mélodique globale et la noirceur de l'univers visuel et conceptuel de WHEEL IN THE SKY, ce qui contribue derechef à la personnalité du groupe.

WHEEL IN THE SKY est un groupe immensément doué et Beyond The Pale est un album tout simplement brillant, profondément addictif, on l'espère annonciateur de futurs développements discographiques tout aussi talentueux et encore plus foisonnants.

Vidéo de Burn Babylon Burn ! : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 6 septembre 2018