18 / 20
02/11/2018
Sons of saturn
BLACK LOTUS
 
Dès les premières notes de Kings qui ouvre cet album, on sent que BLACK LOTUS (à ne pas confondre avec son homonyme canadien, plus radical) va nous plaire. Ses rythmiques s'avèrent certes épaisses et lourdes mais elles sont toutefois dynamisées par une section rythmique alerte, pleine de dynamique. L'intervention d'un chant clair, modulé, expressif sans excès, nous confirme que, si l'on évolue dans le domaine du Doom Metal, l'on va avoir le plaisir rare et insigne de déguster une version épique qui ne se réduit pas à singer CANDLEMASS ou SOLITUDE AETURNUS.

Dès Sandstorm, le groupe espagnol se lance dans l'escalade périlleuse des formats longs (en l'occurrence une dizaine de minutes). Le tempo se fait plus lent, la rythmique plus pesante, les guitares plus sinueuses, l'ambiance plus oppressante. Évidemment, des riffs tranchants lancent le signal d'une intensification du propos mais l'ensemble demeure rampant, angoissant. Tout au long du développement, le groupe varie l'intensité, sans avoir jamais recours à une accélération quelconque. Dans le reste de l'album, BLACK LOTUS va derechef se risquer sur la longueur avec le titre éponyme (pourvu de riffs très CANDLEMASS, dynamisés par la double grosse caisse, enluminé par des arrangements vocaux superbes) et le monumental The Swamp, imprégné d'ambiances psychédéliques magnifiques et ponctués d'orages métalliques sévères.

Seul un titre affiche une durée standard, à savoir le haché Protective Fire (qui frôle les cinq minutes). Hormis cela et les titres plus conséquents, BLACK LOTUS a choisi de ponctuer son album de trois séquences instrumentales entre une et deux minutes. Lesquelles ne font que renforcer la dimension atmosphérique, si lourde soit-elle.

Mine de rien, BLACK LOTUS délivre un premier album formellement parfait, que ce soit au niveau de la mise en son (prise de son pleine de vibrations live, mixage puissant et clair) ou au niveau de l'interprétation, extrêmement maîtrisée et soignée, toutefois redoutablement expressive. Entre lourdeur tellurique et évasions spatiales, le groupe a décidé de ne pas choisir mais de combiner merveilleusement. En somme, BLACK LOTUS vient de trouver sa propre voie entre le TROUBLE initial et le Doom épique. S'agissant d'un premier album dans un genre très balisé, on ne peut que saluer la performance !

Vidéo de Sons Of Saturn cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 2 novembre 2018