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28/12/2018
Among the dormant watchers
FOREST OF SHADOWS
 
Le Suédois Niclas FROHAGEN a le désespoir foncièrement solitaire. C'est en effet seul qu'il a fondé le projet FOREST OF SHADOWS en 1997. Mis à part la présence du multi-instrumentiste Micce ANDERSSON à la fin des années 90 et au début du millénaire, c'est en solitaire forcené que notre homme mène sa barque. Forcément, la discographique s'en trouve pour le moins espacée. Un premier mini-album, Where Dreams Turn To Dust, vit le jour chez Rage Of Achilles en 2001 mais le premier album, Departure, ne parut qu'en 2004 chez Firedoom, label qui publia le second album Six Waves Of Woe quatre ans plus tard. S'ensuivirent une décennie de silence jusqu'à l'arrivée de ce Among The Dormant Watchers.

Esthétiquement parlant, FOREST OF SHADOWS demeure fidèle à une imagerie et un son typique du Doom Death Metal des années 90 : image en noir et blanc, vocaux caverneux, riffs simples et sinistres, rythmiques pesantes alternant avec des plages mélodiques aux ambiances mélancoliques, voire gothiques, claviers très présents dont les sonorités renvoient aux années 80, production globalement assez claire mais au rendu rêche... Tout cet attirail se trouve ici parfaitement maîtrisé et agencé au sein de compositions majoritairement longues : cinq titres sur un total de sept mesurent entre huit et quatorze minutes, seuls Lost Within et We, The Shameless se situant aux alentours de cinq minutes.
On soulignera que les vocaux caverneux sont majoritaires mais ils sont suffisamment expressifs et modulés pour ne pas lasser et, bien au contraire, exprimer une palette appréciables de sentiments extrêmes (désespoir, rage, douleur...). Ponctuellement, le chant se fait clair, créant ainsi un contraste salutaire en charriant davantage de douceur et de mélancolie.
Dans un ordre d'idée analogue, les riffs demeurent basiques, massifs et rugueux ; mais les parties mélodiques de guitare et surtout des claviers bien présents dans le mix contrebalancent intelligemment le versant abrasif et monolithique.

Devant la réussite qu'est Among The Dormant Watchers, il ne reste plus qu'à formuler qu'un vœu : ne pas à avoir attendre une décennie supplémentaire pour profiter de la créativité de Niclas FROHAGEN. Cela dit, si cette temporalité constitue un paramètre sine qua non, qui sommes-nous pour accabler l'homme solitaire de nos demandes impatientes ?

Vidéo de Drowned By Guilt cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 28 décembre 2018