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05/01/2019
L'appel du vide
SPACE COKE
 
En dépit de son titre en français, cet opus est l’œuvre d'un gang originaire de Caroline du sud. En revanche, le nom retenu par ce collectif livre une indication probante quant à l'orientation musicale mise en œuvre. Quoique le terme d'orientation (au singulier) soit par trop limitatif, tant SPACE COKE convoque de nombreux styles : Rock psychédélique, Stoner, Space Rock, Blues Rock, Funk (d'obédience PARLIAMENT et FUNKADELIC, bref le Funk audacieux et électrique des débuts)... Le groupe met en scène un kaléidoscope de sonorités diverses. En rythmique, les guitares peuvent se montrer fuzz comme dans la seconde moitié des années 60 ou prendre un aspect carrément plus épais et ombrageux, le cas échéant littéralement portées par des lignes de basse épaisses. Les solos relèvent d'une pratique du Blues Rock après un trempage prolongé dans un bain d'acide.

Des claviers sont employés afin de tapisser les murs de traits acides (bruitages spatiaux en tous genres) ou de velours (option orgue d'église). Filtré, distordu, le chant remplit son office en sonnant déjanté, s'exprimant depuis une autre dimension, à la fois colorée et paranoïaque : le ticket de retour dans notre dimension n'est pas validé et c'est tant mieux ! Sur la merveilleuse reprise de Evil de Stevie WONDER, la chanteuse Deborah ADEDOKUN apporte un velouté Soul à ce Blues Rock liturgique.

Enfin, SPACE COKE tente une reprise casse-gueule, finalement digne quoique moins vénéneuse que l'originale, du Venus In Furs du mythique VELVET UNDERGROUND (titre phare du non moins référentiel album de ce groupe, paru en 1967). Par une telle allégeance, le groupe se paie un passeport pour les versants les plus décadents et les plus rebelles du Rock électrique, le tout avec la bénédiction putative des Grands Anciens.

Vidéo de L'Appel du vide cliquez ici et de Evil cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 5 janvier 2019