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13/01/2019
Plays orchestral favorites
HYPNODRONE ENSEMBLE
 
HYPNODRONE ENSEMBLE n'a de près ou de loin pas grand rapport avec les musiques habituellement évoquées sur ce site. Outre le fait que nous réservons toute altitude pour déroger à nos habitudes, il y a de fait une bonne raison pour que cet album soit chroniqué sur ce site : la musique proposée ici a beau s'avérer résolument expérimentale et hors cadres, elle n'en produit pas moins des images mentales marquantes et des sensations musicales saisissantes. Dont acte.

Mais d'abord, qu'est-ce que cet HYPNODRONE ENSEMBLE ? Il s'agit d'un collectif basé en Allemagne et formé sous la houlette d'Aidan BAKER (musicien canadien d'Ambient, notamment au sein de NADJA) et de Eric QUACH (thisquietarmy), avec l'apport de trois batteurs et les collaborations de plusieurs autres musiciens. Tout ce joli monde s'adonne aux joies interstellaires d'un Space Rock instrumental très porté sur les ambiances planantes et les motifs rythmiques obsédants. La première caractéristique de la musique de l'HYPNODRONE ENSEMBLE consiste en un agencement de motifs rythmiques et mélodiques répétés et progressivement modifiés ; peut-être faut-il y déceler des analogies avec la musique répétitive d'un Terry RILEY, époque Persian Surgery Dervishes, ou plus prosaïquement avec Klaus SCHULZE (époque 1975-1976, avec les albums Picture Music, Blackdance, Timewind et Moondawn). La réitération légèrement et progressivement altérée de motifs rythmiques ou mélodiques produit invariablement un effet hypnotique chez l'auditeur.
Effet hypnotique largement renforcé par la dimension Drone, soit un bourdon assuré de manière électro-acoustique ou électronique mais qui, systématiquement, place à l'arrière-plan un substrat qui sollicite l'attention en permanence, quoique de manière discrète.

Pour autant, l'HYPNODRONE ENSEMBLE ne se contente pas de labourer les terres de l'Ambient, ou de la musique planante pour reprendre une terminologie propre à la décennie 70. La basse, ventrue et impavide, apporte des ponctuations lourdes, tandis que les parties de batterie combinent intelligemment sécheresse métronomique et intensité complexe.
Ajoutez à ce paysage déjà fourni des sonorités de claviers vintage et des guitares acides, et vous obtenez un ensemble effectivement aérien (ou plutôt spatial), lumineux, complexe et exigeant, mais jamais obscur ou cuistre.

Si vous aimez le Rock progressif, l'Ambient, voire des formations comme ULVER ou OM, vous pouvez sans hésitation aucune vous aventurer dans les paysages ondulatoires et gigantesques de l'HYPNODRONE ENSEMBLE.

Vidéo de Monotransitive cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 13 janvier 2019