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12/03/2019
The riven
THE RIVEN
 
Voilà ce que j'appelle réussir son entrée en scène ! THE RIVEN est un quartette suédois pratiquant un Hard Rock complètement imprégné de l'esprit des années 60 et 70, c'est-à-dire habité par le Blues Rock, le Boogie et la Soul. Certes, ce type de références peut lasser tant, ces dernières années, ce sont littéralement des centaines de formations qui ont emprunté des chemins tout à fait analogues. Autant l'affirmer haut et clair, THE RIVEN se distingue de la masse des nostalgiques, et ce, pour plusieurs raisons. D'ailleurs, dès 2017, nous avions salué les qualités de THE RIVEN, à l'occasion de la parution de son premier EP cinq titres BlackBird (chronique ici : cliquez ici).

THE RIVEN a parfaitement su assimiler les codes du Blues Rock, du Boogie énervé, du Hard Rock des origines, tout en adoptant une approche très directe et percutante, telle qu'elle parcourut toute la décennie 70 et même les premières années de la décennie suivante. L'interprétation ne souffre par conséquent d'aucun déficit, l'impact cinglant côtoyant tout naturellement la finesse la plus touchante. L'épaisseur se trouve généreusement prodiguée par des lignes de basse épaisses mais galopantes, jouées en lead, comme le firent en leur temps des maîtres comme Jack BRUCE (CREAM), John ENTWISTLE (THE WHO) et Geezer BUTLER (BLACK SABBATH) : loué soit le maître d'oeuvre Max TERNEBRING. Du coup, le guitariste Arnau DIAZ peut se montrer plus tranchant dans ses riffs, voire féroce, et plus Bluesy dans ses solos incandescents, à mi-chemin entre le tranchant d'un Tony IOMMI, la sensibilité exubérante d'un Ritchie BLACKMORE (DEEP PURPLE) et le velouté électrisant d'un Leslie WEST (MOUNTAIN). Le batteur Olof AXEGÄRD maintient sèchement le cadre, tout en déployant un jeu intense et très mobile.
Honnêtement, si l'on s'en tenait à l'instrumentation, on tiendrait un excellent album de Hard Rock rétro, particulièrement mis en valeur par une production et un mixage qui ménagent les vibrations authentiques sans sacrifier l'agressivité. Un atout permet à THE RIVEN de se hisser ostensiblement au-dessus de la concurrence, à savoir le chant de Charlotta EKEBERGH. Sans verser dans les clichés, elle a tout d'une grande ! Avec un registre de gorge majoritairement grave et médium, mais capable de poussées plus hautes, elle témoigne d'une maîtrise impressionnante, nourrie tout autant, voire encore plus, par les traditions Blues et Soul que par les canons Rock et Hard Rock. Tout simplement magistral !

Mais s'il n'y avait que la qualité de l'interprétation... Encore faut-il louer la force de l'écriture et des arrangements qui la renforce. Chaque morceau attire l'attention par ses qualités rythmiques et mélodiques, fussent-elles instrumentales ou vocales. Du coup, l'écoute de cet album devient addictive, et non plus seulement agréable. Ce premier album s'impose tout simplement comme un coup de maître.

Vidéos de Shadow Man cliquez ici et Edge Of Time cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 12 mars 2019