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L'hommage du louveteau aux vieux loups
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Au fil des sept albums studio, le groupe allemand POWERWOLF s'est forgé un succès fort conséquent en Europe, en reprenant à son compte toutes les recettes du Heavy Metal traditionnel, du Speed Metal et du Power Metal. En ce début d'année 2019, POWERWOLF se fait un petit plaisir en rendant hommage à quelques combos l'ayant inspiré.
Se taillant la part du lion en ouverture et en clôture d'album, JUDAS PRIEST se trouve honoré par des reprises de deux titres tirés de Painkiller, à savoir Touch Of Evil et Night Crawler. Sans être mauvaise, la version de Touch Of Evil ne parvient toutefois pas égaler les ambiances rampantes et dramatiques de l'originale, la prestation de Rob HALFORD demeurant intouchable. On trouve POWERWOLF nettement plus à l'aise sur le nerveux et chromé Night Crawler, avec toutefois ce déficit de personnalité dans le chant.
Par contre, le groupe se distingue carrément avec une version ravageuse du Conquistadores de RUNNING WILD : quelle maestria, quel tranchant, quels arrangements ! Retour à des ambiances plus orchestrales et complexes avec Edge Of Thorns de SAVATAGE, instrumentalement solide mais, encore une fois, le choix rauque d'Attila DORN, bien que modulé et puissant, ne peut prétendre rivaliser l'organe unique de Jon OLIVA. Par la suite, POWERWOLF déterre avec vigueur et vitesse Power And Glory, une pépite racée de CHROMING ROSE, combo allemand des années 90.
L'appropriation métallisée du très rythmé Out In The Fields de Gary MOORE s'avère fort sympathique, gagnant en puissance ce qu'elle perd un peu en finesse. Originellement féline et policée, Shot In The Dark de Ozzy OSBOURNE se voit appliquer un traitement relativement plus musclé, tout en préservant les mélodies d'origine. Avec Gods Of War Arise de AMON AMARTH, POWERWOLF montre certes un visage guerrier et épique mais, par nature, se montre moins ravageur que le modèle, notamment du fait d'arrangements de claviers plutôt légers.
Après JUDAS PRIEST, POWERWOLF s'attaque à un autre monstre du Metal, en l'occurrence IRON MAIDEN avec une version de The Evil That Men Do, musclée et tenue sur le plan instrumental, Attila DORN s'appropriant astucieusement les lignes vocales acrobatiques de Bruce DICKINSON en mettant la pédale douce sur ses habituelles intonations rauques, avec un résultat à la fois fidèle et personnalisé. Pour rendre hommage à BLACK SABBATH, POWERWOLF contourne les périodes Ozzy et DIO et jette son dévolu sur le morceau Headless Cross, dont on retrouve la lourdeur et l'emphase, Attila DORN réussissant une fois de plus à faire siennes les lignes de chant passionnées de Tony MARTIN ; seules les guitares sonnent un peu légères en comparaison de la prestation originelle du maître IOMMI.
Au total, rien ici n'est fondamentalement essentiel mais l'initiative m'apparaît fraîche et respectueuse des groupes repris et honorés. Nul ne pourra prétendre que POWERWOLF est un fils ingrat !
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