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10/04/2019
Hazy rites
WITCHFINDER
 
Je l'avoue tout de go, en 2017, j'étais passé complètement à côté du premier album sans titre du trio auvergnat WITCHFINDER. Réitérer un tel oubli deux ans plus tard à l'occasion de la sortie du successeur baptisé Hazy Rites relèverait du plus parfait mauvais goût, tant le groupe se présente sous un jour parfaitement rôdé en matière de Doom Metal, susceptible de plaire aux aficionados du Stoner Metal.

En guise de premier constat, louons la pertinence du son général qui propose un équilibre très justement dosé entre clarté globale et rendu très vivant et crépitant. C'est ainsi que les riffs peuvent s'avérer épais et saturés, ils n'en demeurent pas moins fort distinctement décochés : ça crépite mais ça décapite, en somme. Histoire de coaguler tout ce travail de la six cordes, la basse se mue en grondement crépitant, extrêmement épais et résolument sinistre. Le batteur se fait fort de marquer lourdement le tempo, généralement lent, et de saturer un peu plus le spectre sonore avec son jeu de cymbales.

Notons que, si l'ensemble se veut imposant de par son épaisseur et de par sa lourdeur rythmique, les contours des riffs demeurent tout à fait perceptibles et certaines séquences se trouvent animées par un groove pachydermique qui rapproche le groupe du Stoner Doom. On relève également des solos de guitare simples, exhalant un feeling bluesy et psychédélique.

Quant au chant prodigué par le bassiste, il se trouve quelque peu enfoui dans le maquis rythmique hypnotique et déclame ses litanies d'une voix blanche et dans un registre clair (on compte tout de même quelques crispations), avec un effet hypnotique à la clé.

La durée confortable des compositions (six sur sept oscillent entre sept et plus de dix minutes) permet une réitération sadique des motifs rythmiques, renforçant encore davantage cette fascination cotonneuse.

Hazy Rites permet à WITCHFINDER de soutenir la comparaison au sein d'une scène Stoner Doom particulièrement encombrée et peut tout à fait s'attirer les suffrages des zélateurs de CONAN, ELECTRIC WIZARD, WINDHAND, BONGZILLA ou WEEDEATER.

Vidéo de Wild Trippin' cliquez ici et making of de l'enregistrement de Hazy Rites cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 10 avril 2019