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14/04/2019
Mineral bearing veins
FROM THE BOGS OF AUGHISKA
 
A ce jour, le quartette FROM THE BOGS OF AUGHISKA, originaire de l'ouest de l'Irlande, a produit deux albums et un EP, sans compter un split commun avec DARK AGES. A l'occasion de la parution du troisième album, il m'apparaît important de porter notre attention sur le propos, conceptuel et musical, si particulier de ce groupe. Point besoin d'être féru d'histoire moderne et contemporaine pour affirmer que l'identité irlandaise ne coïncide que fort peu avec la simplicité. Comme partout en Europe, et même dans le monde entier, le substrat culturel et sociétal primordial relève du paganisme, avant que le Haut Moyen-Âge ne vienne installer la verte Erin comme giron virulent d'une rechristianisation de l'Europe. Par la suite, les conflits séculaires avec l'Angleterre rencontrèrent un prisme religieux, l'Irlande demeurant catholique, l'Angleterre coloniale imposant son protestantisme insulaire.

Une complexité historique et culturelle qui se trouve transposée dans la musique, tout sauf facile d'accès, de FROM THE BOGS OF AUGHISKA. Histoire de schématiser, le trio offre deux visages. L'un relève du Metal extrême, plus particulièrement du Black Metal : tempos propulsés par des blast beats, riffs brumeux, vocaux écorchés, féroces ou douloureux... L'autre relève tout à la fois du Dark Ambient et d'un sombre univers cinématographique : plages atmosphériques dominées par des nappes de claviers et des sonorités numériques simples mais ô combien angoissantes, bruitages très réalistes, voix parlées (en Anglais avec un fort accent irlandais, également en Gaélique me semble-t-il).

Contrairement à certains paramètres en vigueur dans le Dark Ambient, les compositions de Mineral Bearing Veins conservent des durées tout à fait raisonnables, voire plutôt courtes, seul le titre Crataegus dépassant les sept minutes. Du coup, FROM THE BOGS OF AUGHISKA échappe à certaines facilités liées aux langueurs et aux longueurs du Dark Ambient, le Black Metal n'étant pas non plus avare de répétitions sur de vastes canevas. En conséquence de quoi les conditions d'immersion dans cet album on ne peut plus concis dans sa durée globale demeurent très raisonnables. Un peu comme s'il s'agissait de regarder un épisode d'une série d'Heroic Fantasy... quitte à fantasmer la suite de l'épopée.

Vidéo de The Devil Is An Irish Man : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 14 avril 2019