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12/07/2019
1782
1782
 
1782 est un duo originaire de Sardaigne, à savoir Marco NIEDDU, en charge de la guitare, de la basse et des vocaux, et son compère Gabriele FANCELLU, derrière les fûts, également actif aux choeurs. Les deux complices livrent un premier album sans titre mais pas sans attrait. Comme quantité d'autres groupes, le tandem s'inspire ouvertement du Doom Metal classique (SAINT VITUS, PENTAGRAM, THE OBSESSED), lui-même ancré dans l'héritage de BLACK SABBATH. Jusque-là, rien que de très classique. Alors, quel est l'intérêt spécifique de 1782, hormis tenir compagnie à 1349 dans la liste des groupes ayant une date pour patronyme ?

Hé bien, 1782 prend soin de plonger son Doom Metal basique dans un épais bain lysergique où la rondeur des lignes de basse primitives emmène du côté d'un Stoner déviant, tandis que les riffs grondants, combinés à la basse saturée, versent tout de go dans le Sludge bitumineux. En termes de production et de mixage, tout ceci demeure joyeusement primitif, quoique relativement clair. Pour ce qui relève du domaine de la composition, il faut bien admettre que le duo demeure dans un périmètre très limité, caractérisé par l'emploi systématique de riffs basiques et de rythmiques tout aussi massives et monolithiques. Pour couronner le tout, le chant se trouve quasi-systématiquement filtré, en mode saturation modérée mais bien réelle, avec une élocution par moments plus éructée qu'articulée.

Une des seules éclaircies – partielle – de cet album réside dans la reprise de Celestial Voices, quatrième et ultime partie de A Saucerful Of Secrets, plus long titre, en outre éponyme, du second album de PINK FLOYD (1968) : orgue Hammond, voix éthérée... 1782 montre ici un visage plus subtil, quoique tout aussi expressif que dans le reste de son catalogue.

Le caractère pour le moins archaïque des compositions et de l'interprétation importe finalement peu car cela renforce le côté inexorable, maladif et franchement lugubre de l'album. Ce qui colle parfaitement avec l'imagerie et le concept gothiques adoptés par le groupe. D'ailleurs, 1782 n'est-elle pas l'année qui vit la dernière exécution en Suisse d'une femme, déclarée sorcière ? Lugubre, on vous dit...
Alain
Date de publication : vendredi 12 juillet 2019