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24/10/2019
High water 2
THE MAGPIE SALUTE
 
Au début des années 90, THE BLACK CROWES réinjectèrent dans le paysage Rock la gouaille, la diversité et la vivacité propre au Rock de la décennie 65-75, avant de perdre peu à peu de leur verve et de subir les mésententes chroniques et volcaniques de leurs deux leaders, Chris et Rich ROBINSON, respectivement chanteur et guitariste, par ailleurs frères (devenus ennemis). Le retour en grâce (artistique) advint en 2008 grâce à l'album Warpaint ; s'ensuivirent dans la foulée un dernier album studio original (Before The Frost/Until The Freeze en 2009) et un double album acoustique (Croweology en 2010), avant que la fratrie ROBINSON ne se fâche définitivement.

Déjà rompu aux projets en solo, Chris ROBINSON se décida en 2014 à fonder un groupe à proprement parler, baptisé THE MAGPIE SALUTE, avec pour objectif de prolonger le vol des corbeaux. S'en suivit en 2017 un premier album sans titre, enregistré en public, puis en 2018 un premier album studio, High Water I, dont nous découvrons la suite aujourd'hui. Une suite dont le potentiel de surprise est quasiment nul si l'on cherche une innovation stylistique, le groupe s'ébattant dans une cohabitation harmonieuse de Rock, de Blues, de Country et de Soul. Ce faisant, THE MAGPIE SALUTE évoque tour à tour Bob DYLAN, THE ROLLING STONES, THE BAND, LITTLE FEAT, THE FACES, ou, plus proche de nous, le regretté Tom PETTY (notamment dans certaines intonations nasales et certains phrasés traînants). Avec toutefois une approche subtilement plus nerveuse. Posés sur une section rythmique tour à tour bonhomme et élastique, la guitare et les claviers (orgue, piano) s'en donnent à cœur joie, installant un dialogue fructueux et chaleureux, jamais démonstratif.

Car la première grande surprise de cet album (ainsi que du premier volet) ne saurait être la maîtrise dans l'interprétation ; c'est bien le moins que l'on attend de musiciens aguerris. Elle réside plutôt dans le plaisir palpable qui émane de ce répertoire somme toute balisé. On a l'impression d'assister à une prestation en petit comité, débordant de joie de jouer et de feeling. Ici, personne ne cherche à tirer la couverture à soi, pas même Chris ROBINSON, dont le jeu tout en nuances se met au service du collectif et des compositions.

Seconde surprise, tout aussi plaisante : même si les impressions de déjà entendu sont inévitablement présentes, elles sont transcendées par une qualité d'écriture et un sens des arrangements qui garantissent que chaque morceau se trouve pourvu d'accroches mélodiques et rythmiques addictives.

En somme, High Water II ne s'appréhende pas comme une visite au musée, fût-elle agréable, mais bien comme un exercice vivifiant se basant sur les patrimoines musicaux variés, tels que développés à la fin des années 60. Il s'agit en tout cas du genre d'album intemporel, dont les vibrations chaleureuses vous accompagneront avec profit au fil des mauvais jours !

Vidéos de In Here cliquez ici et de Gimme Something cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 24 octobre 2019