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30/10/2019
Erasing the past
GOLGOTHA
 
Parmi les nombreuses formations baptisée GOLGOTHA au fil du temps et au gré d'implantations géographiques diverses, celle qui nous intéresse à l'instant présent est un trio espagnol, des îles Baléares plus précisément. Initialement formé au début des années 90, le groupe a connu une existence chaotique, ponctuée de périodes d'inactivité. La décennie 90 vit la parution de deux albums, Melancholy (1995) et Elemental Changes (1998) ; il fallut patienter jusqu'en 2005 pour découvrir New Life, le bien nommé. Quatorze ans plus tard, le quatrième album, Erasing The Past, voit enfin le jour !

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre de cet opus, GOLGOTHA ne renie rien de ses racines et continue plus que jamais à s'adonner aux délices vénéneux du Doom Death mélodique, à connotations gothiques. Convenablement servies par une production sèche mais claire, les compositions abondent en rythmiques lourdes, lentes et carrées, souvent animées en mode mid-tempo par la double grosse caisse. Sur ce canevas ultra-classique mais solide, la guitare lâche des riffs laconiques et bride des motifs mélodiques étirés et mélancoliques. De nombreux arrangements de claviers (nappes de synthés, choeurs) nappent l'ensemble de leurs tonalités raisonnablement sinistres.
Sur le plan vocal, le registre majoritaire s'avère sans surprise caverneux, avec toutefois d'occasionnelles saillies plus aigres. Surtout, un chant masculin, grave et clair, apporte ponctuellement un contrepoint salutaire. Là encore, ce type de procédé n'offre plus aucun motif d'étonnement.

D'une manière générale, c'est l'ensemble de l'album qui peut paraître convenu aux vétérans. Cela dit, la jeune génération peut sans contradiction entendre un groupe passionné, maîtrisant son propos, sans se cacher derrière les artifices trop répandus du son numérique. Au travers d'un classicisme Doom Death (dont GOLGOTHA peut légitimement se réclamer au vu de sa date de formation rappelée ci-avant), le trio parvient à retenir suffisamment l'attention grâce à des mélodies et à des rythmiques bien tournées. Sans prétendre révolutionner quoi que ce soit, ni même transcender les œuvres passées dans ce sous-genre, Erasing The Past valide l'entêtement et la foi du groupe.

Vidéo de Distorted Tears cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 30 octobre 2019