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22/11/2019
Ash and dust
YEAR OF THE COBRA
 
Formé en 2015 à Seattle, YEAR OF THE COBRA est un duo mixte qui a déjà produit plusieurs formats courts, ainsi qu'un premier album, … In The Shadows Below (paru en 2016 chez STB records). Désormais pris en charge par l'estimable maison allemande Prophecy productions, le tandem propose un second opus rien moins qu'impressionnant ! Il faut dire que le dispositif instrumental de YEAR OF THE COBRA s'avère pour le moins singulier, puisqu'il repose strictement sur l'articulation étroite entre la batterie de Johanes BARRYSMITH et la basse de Amy Tung BARRYSMITH. Pas de guitare, même pas pour des solos. C'est à peine si des arrangements de claviers viennent

Afin de créer du volume, le jeu de batterie alterne les séquences simples, binaires, massives et sèches, et les passages plus mobiles, plus intenses, avec notamment un usage généreux des cymbales. Sur cette trame pour le moins musclée et tendue à bloc, les lignes de basse se font massives et grondantes, hypnotiques et épaisses, gavées de saturation. Comme le duo privilégie les tempos lents ou médium, l'ensemble dégage une sensation de puissance palpable, en même temps qu'il en émane une attraction hypnotique qui m'évoque quelque peu une version menaçante de OM, le projet du bassiste de SLEEP, Al CISNEROS.

S'il n'était que la dimension instrumentale, Ash And Dust représenterait déjà une réussite peu ordinaire. Or, il faut ajouter au qualité du groupe et de l'album le chant féminin. Amy Tung BARRYSMITH propose en effet des lignes de chant très articulées et modulées, sans effets acrobatiques superfétatoires, sans artifices extrêmes superflus. Dans un registre médium, elle alterne les registres et se fait tour à tour douce et susurrante, froide et fascinante, parfois plus incisive et percutante.

Enfin, si l'unité sonore costaude de YEAR OF THE COBRA s'impose sur tout l'album, il faut toutefois admettre que le groupe échappe au monolithisme, notamment en variant les approches. C'est ainsi que l'on peut se faire aplatir par des rythmiques massives, puis se laisser glisser dans des ambiances plus atmosphériques, voire subir un assaut aux relents Punk (sur le titre éponyme).
Une chose est certaine, c'est que YEAR OF THE COBRA s'est forgé une identité forte et que le duo parvient tout à la fois à faire une démonstration de force sans avoir recours à la brutalité, tout en fascinant l'auditoire et en exposant une face plus sensible. Magnifique...

Vidéo de Into The Fray : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 22 novembre 2019