Toujours plus fort, toujours plus vite, toujours plus lourd : voilà en quelque sorte les pulsions basiques qui animent Hard Rock et Heavy Metal depuis les origines. Depuis leur base de Newcastle, les frères GALLAGHER, Mark (guitariste) et John (bassiste et chanteur) en savent quelque chose, eux qui fondèrent RAVEN dès 1974 et qui eurent le temps de faire monter la pression jusqu'à trouver la bonne formule en s'adjoignant en 1979 les services de l'excentrique batteur Rob Wacko HUNTER, juste à temps pour profiter de la vague de la New Wave Of British Heavy Metal.

De fait, dès 1981, le label indépendant Neat records publiait un premier album, Rock Until You Drop, soit onze titres bruts de décoffrage (dans la présente édition augmentée de quatre morceaux, servis à vive allure, avec une nervosité et une énergie qui justifiait l'auto-appellation par le trio de Athletic Rock. L'année suivante, Wiped Out confirmait une tendance à appuyer sur l'accélérateur au profit d'un Hard Rock nerveux et ô combien incisif (quatre pistes supplémentaires à se mettre dans les esgourdes dans le cas présent).

A titre personnel, il fallut patienter jusqu'en 1983, soit l'année de parution de All For One, pour découvrir RAVEN (grâce à ENFER magazine). Premier élément fondamental de la mue, la présence à la production et au mixage de Michael WAGENER, jusque-là affûté par ses travaux de producteur, ingénieur ou mixeur au profit de DOKKEN, ACCEPT, MÖTLEY CRÜE, puis amplement confirmé par ses succès en production ou mixage pour METALLICA, WARLOCK, ALICE COOPER, WASP, WHITE LION, MEGADETH, Ozzy OSBOURNE et tant d'autres. Qui plus est, le technicien allemand s'affichait sous l'appellation Double Trouble, au côté d'un certain Udo DIRKSCHNEIDER, dont le groupe ACCEPT connaissait alors une croissance exponentielle. Conservant l'énergie primale des deux albums précédents mais la domptant quelque peu dans sa mise en forme, le trio produisit un admirable manifeste qui eut contre lui de se situer trop tardivement par rapport à l'ébullition de la NWOBHM et qui se fit doubler par les hordes excitées du Speed et du Thrash Metal. D'ailleurs, quand RAVEN se produisit aux Etats-Unis pour promouvoir l'album, quelques formations prometteuses se produisirent en première partie : METALLICA, EXODUS et ANTHRAX. A noter que ce classique se voit enrichi de quatre pistes, dont une reprise en compagnie vocale d'Udo du fameux Born To Be Wild de STEPPENWOLF.

Restait à témoigner du brasier qu'entretenait RAVEN en configuration scénique, son champ d'action privilégié. Ce fut chose faite en 1984 avec Live At The Inferno, double album incandescent capturé aux Etats-Unis. Soit une vingtaine de morceaux solides et rugueux, délivrés avec fougue et détermination.

La suite de l'histoire de RAVEN vit le groupe signer sur une major, Atlantic, et commettre des albums ostensiblement plus accessibles au grand public américain. L'échec cuisant de cette stratégie de séduction renvoya RAVEN vers les labels indépendants et un statut de groupe sympathique mais étant passé à côté du jackpot. Il n'empêche que la découverte de ces trois premiers albums studio, plus le témoignage live, constituent une étape importante dans l'éducation de tout fan de Metal. A noter que ce coffret comporte douze morceaux supplémentaires par rapport aux albums originels, que les CD sont glissés dans des fourreaux simples et que le livret, au format poster, comporte un montage de photos au verso et un texte biographique au recto.

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Alain
Date de publication : mardi 24 décembre 2019