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13/02/2020
Cryptomass
SUUM
 
SUUM est un quartette romain qui a livré en 2018 un premier album auto-produit, gracieusement intitulé Buried Into The Grave, avant de nous proposer un successeur avec Cryptomass. Depuis ses récents débuts, le groupe demeure tout entier dédié à son amour invétéré du Doom Metal. Doom Metal tout court, pas gothique, plus épique, pas traditionnel, pas Death, pas Funeral, non, juste Doom Metal. Au programme, nous aurons donc du lourd, du lent, du sombre et du torturé... et ça fait un bien fou !

Il faut s'imaginer des tempos lents, des riffs ô combien rêches, des rythmiques plombées par une basse tellurique mais animées par une batterie au jeu certes fortement appuyé mais suffisamment dynamique pour que l'on ne sombre jamais dans la monotonie. Le tout formant un magma rythmique plus que conséquent, évitant de peu l'effet muraille de granit infranchissable. La guitare solo larde cet édifice massif d'interventions plus mélodiques mais succinctes et primitives.

Seule composante ouvertement plus civilisée, le chant se décline dans un registre clair, pas forcément le plus puissant du circuit, mais toujours soucieux d'instaurer une dramaturgie de par un phrasé théâtral. Tout n'est pas techniquement et systématiquement juste, mais force est d'admettre que l'objectif est atteint : l'instrumentation austère de SUUM trouve là un parfait contrepoids, une incarnation possédée qui donne sa pleine dimension à cet album.

Autre intérêt dans le Doom Metal pratiqué par SUUM : sa capacité à écrire des compositions dont les éléments sont objectivement simples, mais agencés au gré de structures contournées, relativement riches en changements d'ambiances. De quoi assurer une animation qui évite de sombrer dans la monotonie à laquelle prédestine le son d'ensemble du combo. En la matière, SUUM se donne même à trois reprises toute altitude pour pleinement développer cette faculté à écraser, à ramper et à louvoyer. En effet, trois titres affichent des durées qui permettent amplement la mise n place raisonnée de ces reptations fatales : Burial At Night (7'35), Reaper Looks In Your Eyes (8'10) et le titre éponyme (8'47). Autant de longs cauchemars à l'expressivité troublante...

Pas d'innovations marquantes à constater au sein de Cryptomass, mais une sincérité et une authenticité qui, combinée à une maîtrise certaine, fait de ce second album une recommandation de ce début d'année pour les fans de Doom véritable, lugubre et palpitant.

Vidéo de The Silence Of Agony : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 13 février 2020