17 / 20
26/03/2020
The eternal resonance
SWEVEN
 
Le groupe suédois de Death Metal progressif MORBUS CHRON avait su se forger une réputation restreinte mais authentique au début des années 2010, notamment grâce à ses deux albums : Sleepers In The Rift (2011) et Sweven (2014). Hélas, l'année suivant la parution de ce second album, le groupe se sépara. Refusant d'abdiquer et n'ayant vraisemblablement épuisé l'ensemble de son potentiel créatif, le guitariste et vocaliste Robert ANDERSSON a mis sur pied une nouvelle formation, baptisée SWEVEN, ce nom assurant en quelque sorte une continuité avec MORBUS CHRON. Autre élément de continuité, notre homme a recruté le guitariste soliste Isak KOSKINEN ROSEMARIN, qui oeuvra au sein de MORBUS CHRON sur la fin, et le batteur Jesper NYRELIUS.

Du début jusqu'à la fin, The Eternal Resonance offre simultanément un double visage. D'un côté, nous avons un versant instrumental basé sur le mouvement et la clarté. Soit des rythmiques très souples, enquillant avec fluidité les changements de rythmes, de tempos et d'ambiances. Il y a à l'oeuvre un esprit progressif, bien que le trio évite systématiquement les écueils de la démonstration technique et de la complexité outrancière. Au contraire, l'objectif semble ici d'atteindre une lisibilité totale, afin que l'auditeur puisse aisément entrer dans ces méandres rythmiques.
Afin d'atteindre cette sensation d'évidence, SWEVEN refuse de construire un mur du son, typique des productions actuelles. Sur la trame agile des lignes de basse agiles et de la batterie au jeu dense, les guitares privilégient les arpèges et les solos, le tout résolument ancré dans une optique mélodique. Bien que présents, les riffs n'occupent pas la devant du spectre sonore, le mixage les accolant aux lignes de basse. Ponctuellement, de fort judicieux arrangements de claviers viennent concourir à cette fresque mélodique et mélancolique.

Reste l'autre côté du style de SWEVEN, incarné par les vocaux de Robert ANDERSSON. Là, il s'agit d'une toute autre affaire puisque le garçon persiste, comme chez MORBUS CHRON, dans un chant écorché et guttural, oscillant entre Death Metal et Black Metal. Et je vous prie de croire qu'il n'économise pas ses cordes vocales pour exprimer colère, agressivité et démence, avec toutefois une louable capacité à moduler éructations et grondements.

Loin d'être contre productive, cette dichotomie assumée et maîtrisée forme un ensemble certes contrasté mais surtout injecte une intensité dramatique et un marqueur identitaire qui permet à SWEVEN de se démarquer de la masse des groupes pratiquant du Death Metal et du Metal progressif.

Vidéo de Mycelia cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 26 mars 2020