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21/07/2020
Consequence of time
PALE DIVINE
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Même si le compteur de PALE DIVINE affiche l’âge honorable de 25 ans, le bilan discographique (débuté dans les années 2000) demeure nettement plus modeste, avec seulement six albums si l’on inclue Consequence Of Time. C’est peu mais les connaisseurs vous diront que jamais PALE DIVINE n’a galvaudé la qualité de ses sorties, proposant toujours un Doom Metal classique de qualité, de plus en plus personnel et maîtrisé au fil des ans. Pour vous en convaincre, relisez nos critiques des quatrième (cliquez ici) et cinquième (cliquez ici) albums du groupe.
Consequence of Time vient confirmer et amplifier les tendances positives à l’œuvre sur son prédécesseur de 2018, affichant une nette volonté de ne plus se contenter d’un exercice de style Doom Metal, si brillant soit-il. Afin de tenter de placer le PALE DIVINE de 2020 d’un point de vue du style, on pourrait évoquer une convergence entre le BLACK SABBATH de Sabbath Bloody Sabbath (donc un Heavy Metal moins épais, plus progressif), PENTAGRAM (pour le côté Doom classique né dans les années 70), des apports de Hard Blues (principalement dans les solos). Par exemple, l’épaisseur de l’ensemble se trouve majoritairement abondée par les lignes de basse épaisses mais étonnamment agiles de Ron McGINNIS, plutôt que par les riffs de messieurs Dana ORTT (dernier arrivé en provenance de BEELZEFUZZ) et Greg DIENER, dont les guitares se font plus tranchantes qu’écrasantes, multipliant les solos et les plans jumeaux mélodiques. De même, lenteur et lourdeur ne monopolisent pas les compositions, fréquemment animées par des ruptures, par des séquences enlevées et nerveuses. Instrumentalement parlant, nous avons donc une musique sombre, puissante mais aérée, efficace mais pas strictement linéaire, animée par un groove nerveux. Sur le plan vocal, PALE DIVINE n'aligne aucune compétence susceptible de faire verser son répertoire du côté du Doom lyrique. Cependant, l'intégration relativement récente de Dana ORTT ne se cantonne pas aux guitares puisque le bougre s'investit dans ce domaine au côté de son ancien collègue guitariste de BEELZEFUZZ Greg DIENER, ce qui, au passage, monte à trois sur quatre les anciens membres actifs au sein de ce groupe, ainsi que de RIGHTEOUS BLOOM, si l'on compte le batteur émérite Darin McCLOSKEY (par ailleurs ayant brillamment oeuvré chez SINISTER REALM et CROWNED IN EARTH), animant avec un rare sens de l'équilibre dynamisme et laconisme. D'où un double registre vocal medium et plus aigu qui permet d'échapper à l'un des boulets du Doom classique, à savoir le chant monotone. Rien dans l'écriture ou dans l'interprétation ne permet de résumer le propos de PALE DIVINE à un quelconque arsenal exclusivement Heavy Metal, ce pourquoi on bénéficie comme rarement d'une synthèse aboutie des multiples héritages des années 70, à savoir le Heavy Metal et le Hard Rock, avec ce qu'il faut de traces pertinentes de Folk et de Prog. A l'arrivée, nous tenons huit compositions formidablement écrites (riffs tranchants et mélodies vivaces), magistralement interprétées, idéalement mises en son (précieux équilibre entre vibrations old school et exigence de puissance tout à fait actuelle). Bref, nous avons devant nous le genre d'album qui s'écoute aujourd'hui, et qui, sans aucun doute, va vieillir merveilleusement bien durant les décennies à venir. N'est-ce pas le signe d'un disque majeur ? En toute hypothèse, cet album apporte une réponse franche à son titre, à savoir qu'une conséquence du temps qui s'écoule est sa bonification. Vidéo de Saints Of Fire : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 21 juillet 2020 |