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31/08/2020
High tides – distant skies
NIGHT
 
En 2015, ma découverte de Soldiers Of Time, second album du groupe suédois NIGHT (après un premier disque sans titre, paru en 2013), ne m'avait pas complètement convaincu (relire ici : cliquez ici) avec son Hard et Heavy hérité du tout début des années 80. Pas assez de personnalité dans l'écriture, un son trop faiblard... Il fallut attendre l'album suivant, Raft Of The World (2017), pour constater que le groupe affermissait quelque peu sa démarche, décalant ses influences vers les années 70. La progression demeure de mise avec ce quatrième opus High Tides – Distant Skies. Le visuel de pochette rutilant, d'inspiration très américaine, correspond à la volonté assumée de mettre l'accent sur les rythmes, leur swing (le terme disco figure même dans la biographie !).

Aucune crainte à avoir, NIGHT ne s'est pas mué à formation dansante et à paillettes, mais force est de constater que, sans effets clinquants, les lignes de basse introduisent un groove léger, qui rappelle par moments le swing cool des débuts de DIRE STRAITS (c'est flagrant sur le morceau Crimson Past !). Pour le reste, le groupe demeure fidèle à ses structures simples et carrées, binaires et limpides, ponctuées de petits riffs lapidaires, pas bien mordants. Très mélodiques, les solos de guitare se chargent d'introduire un semblant de mordant, tandis que la batterie, au jeu simple et au rendu léger, ponctue sans gravité l'ensemble. En gros, on peut sans ambages situer le répertoire proposé ici du côté des premières parties de carrière de THIN LIZZY, JUDAS PRIEST, du BLUE ÖYSTER CULT de la fin des 70's, bref des moments les moins tranchants de ces formations. Il faut attendre l'avant-dernier titre, Give Me To The Night, pour entendre NIGHT accélérer quelque peu le tempo et crisper avec réussite son propos : une posture qui gagnerait sans aucun doute à être reproduite plus fréquemment...

Cela dit, l'aspect foncièrement mélodique de ces compositions dégage une vibration sympathique et agréable, essentiellement due aux guitares. Par ailleurs, les chants combinés ou alternés des deux guitaristes, s'ils n'atteignent pas des sommets de puissance, se complètent bien et offrent des modulations simples mais maîtrisées (ce qui n'était pas toujours le cas au début du groupe). NIGHT n'est pas encore parvenu à transcender le cadre de ses influences et ses propres limitations stylistiques, mais, avec High Tides – Distant Skies, il agence de plus en plus redoutablement son référentiel.

Vidéo de Under A Moonlight Sky : cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 31 août 2020