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28/09/2020
Entangled in sin
HEXX
 
La carrière de HEXX s'avère pour le moins singulière, marquée de longues périodes de silence et par des changements stylistiques. Quand ce groupe de la "Bay Area" fit paraître ses deux premiers albums, No Escape (1984) et Under The Spell (1986), il se vouait à une version nerveuse et fougueuse d'un Heavy Métal fondamentalement inspiré par JUDAS PRIEST. Aussi, quand parut en 1988 le EP cinq titres Quest For Sanity, la surprise fut de taille de constater que le combo s'adonnait désormais à un Death Thrash virulent, option confirmée par un second EP trois titres, Watery Graves (1990), et un troisième album Morbid Reality (1991). Quelle que soit le formule retenue, l'insuccès persista, entraîna la dissolution du groupe.

Finalement, HEXX se manifesta de nouveau en 2017 avec l'album Wrath Of The Reaper, qui marquait le retour aux racines Heavy Métal originelles. En 2020, HEXX maintient ce cap avec un très bon Entangled In Sin. La formule mise en œuvre par le groupe ne révèle certes aucune tendance à l'innovation ; pour autant, en matière d'efficacité, il paraît difficile de faire la leçon à un HEXX tout en maîtrise, que ce soit sur les tempos enlevés ou les mid-tempos. On retrouve avec plaisir des riffs tranchants, parfois franchement accrocheurs, solidement adossés à une section rythmique musculeuse sans être trop rentre dedans. Mention spéciale aux deux guitaristes, Bob WRIGHT et Dan WATSON (uniques rescapés de l'ère No Escape), qui illuminent le tout de solos incisifs et mélodiques, efficaces mais construits.
Le chanteur Eddy VEGA oscille habilement entre registres médium et plus aigu, en maintenant une approche crispée, un peu rauque, qui fait son petit effet agressif tendance teigneux. Cela dit, notre homme n'oublie pas de moduler afin de rendre ses lignes vocales dynamiques et expressives.

Les capacités des musiciens et du chanteur crédibilisent grandement ce Heavy Métal à l'ancienne. Bien très classique, l'écriture témoigne également d'une capacité à varier les plaisirs, en jouant sur les tempos et l'intensité. De plus, sans proposer de classiques, le groupe parvient à rendre ses compositions efficaces et accrocheuses, là où beaucoup trop de jeunes formations pratiquant le revival de ce genre et de cette époque sombrent dans des rythmiques linéaires.
En plus des onze titres de l'album, on savoure un titre récent en bonus, ainsi que deux nouvelles versions de Night Of Pain et Terror, qui figuraient sur No Escape en 1984 . Entangled in Sin est une fort belle manière comme une autre de jeter un pont entre passé et présent.

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Alain
Date de publication : lundi 28 septembre 2020