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22/11/2020
Nights of the dead – legacy of the beast – live in mexico
Iron Maiden
 
Il y a plusieurs manières d’aborder cette énième livraison live d’IRON MAIDEN. Je vais tenter, non pas d’en faire le tour, mais d’en proposer quelques unes.

Version 1 : dans la lignée du management
Frustré d’avoir dû interrompre sa tournée mondiale Legacy Of The Beast, le groupe en livre un témoignage audio afin de faire patienter les fans. Au cas où les dates reprogrammées en 2021 seraient elles aussi annulées, il resterait au moins ce témoignage.

Version 2 : ras le bol de raquer
On a beau être fan depuis le début, le procédé commence à devenir un brin irritant. Depuis le retour de Bruce DICKINSON et d’Adrian SMITH et la parution de Brave New World en 2000, après chaque album studio, le groupe publie un enregistrement live (CD et/ou DVD-Blue Ray) de la tournée consécutive. En l’occurrence, le dernier album studio en date, The Books Of Souls (2015), a d’ores et déjà connu son pendant live avec The Book Of Souls : Live Chapter (2017). Mais rappelons Rock In Rio (2002) après Brave New World et la compilation Edward The Great, Death On The Road (2005) après Dance Of Death, Flight 666 (DVD et CD, 2009) dans la foulée de la compilation Somewhere Back In Time, From FearTo Eternity, En Vivo ! (2012) relayant The Final Frontier. Sans compter les DVD documentant le passé du groupe avec notamment des concerts : The History Of Iron Maiden part 1 : The Early Days (2004), réédition de Live After Death (2008), Maiden England ’88 (2013).

Version 3 : fan club
Avant tout soucieux d’en donner toujours plus à ses fans, IRON MAIDEN livre un témoignage de sa tournée, dramatiquement interrompue par la Covid-19. Afin de maintenir le lien avec la communauté, Steve HARRIS a supervisé le mixage des trois dates données à Mexico City dans le cadre de la tournée Legacy of The Beast. Et puis, quel plaisir d’entendre les classiques, ainsi que des morceaux plus rares dans un contexte scénique (For The Greater Good Of God, The Clansman, Sign Of The Cross). Enfin, pour des vétérans, les membres d’IRON MAIDEN font preuve d’une énergie et d’un mordant peu commun. Up The Irons !

Version 4 : fan de son
Quantité d’albums enregistrés en public sonnent de manière trop parfaite, ayant bénéficié de retouches plus ou moins nombreuses en studio. Le dernier live d’IRON MAIDEN possède a contrario une patine authentique. Le mixage garanti aux trois guitaristes, au bassiste, au batteur et au chanteur une exposition proportionnée, à la fois puissante et limpide, avec toutefois ce qu’il faut de fébrilité liée à l’interprétation scénique. C’est ainsi que la vitesse d’interprétation d’un morceau comme Aces High, originellement déjà rapide dans son pendant studio, oblige le chanteur Bruce DICKINSON à hacher quelque peu ses lignes de chant. La garantie d’authenticité prime ici sur la restitution des versions en studio…

En revanche, comment expliquer que le public mexicain, à la fois nombreux et exubérant au possible, ait été aussi dramatiquement sous mixé ?! C’est bien simple, il faut tendre l’oreille pour percevoir les réactions muy callientes del publico. Au lieu de quoi, j'entends un bruit de foule ténu, lointain, confus, techniquement fort mal défini. Y avait-il des micros dédiés au public lors des trois concerts ou Steve HARRIS et son co-producteur Tony NEWTON durent-ils se contenter d’une prise de son via la table de mixage, par définition inadaptée pour ce qui est de saisir les réactions de la foule ?
En tout cas, le résultat final manque de relief et d’ambiance : totalement incompréhensible !

Version 5 : étudiant en économie
Un groupe de cette taille, c’est toute une organisation. Impossible que le groupe interrompe trop longtemps ses activités de tournée ou de publication discographique. Faute de quoi, l’équation économique s’effondre !

Bon, je pourrai multiplier les points de vue alternativement critiques et positifs. Le fait est que, d’un point de vue strictement artistique, IRON MAIDEN sonne de manière très affûtée et, expérience et "setlist" qualitative obligent, remporte les suffrages du public mexicain et des acheteurs. En revanche, j' aimerai que leurs albums studio recèlent la même énergie vitale que cet album live et que le groupe (et son management) sorte quelque peu de la routine.
Alain
Date de publication : dimanche 22 novembre 2020