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Un pur joyau aux étincelantes facettes thrash, heavy, death et power.
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Je vous le dis comme je le pense : « La découverte de The Keeper Of Imbalance – 1er album d’un groupe qui m’était jusqu'alors inconnu – fut une gigantesque claque dans ma face dont j’ai eu du mal à me relever. Je n’avais plus ressenti ce sentiment de tomber sur une nouveauté au potentiel aussi énorme depuis l’écoute du 1er EP de MERCYFUL FATE il y a… quelques années. »
Comment ça ? S’agissant d’un nouveau groupe, je suis tenu de gratter une bio ? Bon, d’accord, mais vite fait parce qu’il me tarde de parler de l’album : JUDGE MINOS s’est formé en 2017 à Zurich (Suisse Alémanique) autour de Shane EAGLE (Chant) et Dominic BLUM (Guitare), lesquels furent rejoints par Jerry JAY (batteur), Don DIEGO (guitare) et assistés sur scène par Nico ARDÜESER (basse). En 2020, Joe MING vient compléter le groupe à la basse. À l’instant où je vous écris, ils ont entre 23 et 33 ans, ceci étant dit, méfiez-vous car tout augmente. Zou maï ! bio torchée.
La première fois que j’ai écouté cet album en entier, j'étais en train de "tchater" avec Dominic BLUM et lui donnais mes impressions au fil de l’eau. À la fin, il m’a demandé quel était mon morceau préféré et je n’ai pas su répondre. Je lui ai dit qu’il me faudrait plusieurs écoutes pour décider car, tant que l'on n’a pas mémorisé l’œuvre dans sa globalité, il est difficile d’établir des comparaisons et une hiérarchisation. À présent, j’ai écouté l’album en boucle pendant des jours. Pourtant, si Dominic me reposait la question je serai toujours embarrassé pour choisir. Quel est le meilleur morceau dans un album où il n’y a rien à jeter ? Va savoir, Balthazar. D’où ma résignation à vous narrer de mon mieux ce que j’ai ressenti à l’écoute des 6 meilleurs titres de ce EP de 6 titres :
The Keeper Of Imbalance démarre par un gros riff que j’ai trouvé très puissant, jusqu’à ce que tous les instruments entrent en scène et me rappellent brutalement ce qu’était la vraie puissance. Puis ce fut au tour de la voix de faire son apparition et j’ai alors compris que ma précédente définition de la vraie puissance était à revoir. Le tempo n’est pas très rapide mais tellement bétonné que je m’enfonce malgré moi dans mon fauteuil, le solo splendide, les "stop and go" millimétrés… Bon sang, JUDGE MINOS bombarde sévère. Et quel son ! Excellente production par les techs du Valhalla Sound Studio (Zofingue, Suisse).
La première grande accélération a lieu sur Believe Or Die. Les guitares assènent un riff de pur thrash à la manière d’EXODUS, des voix de démons m’enveloppent, le morceau mue plusieurs fois, brisant toute routine. Le chant peut prendre des envolées tout en puissance ou se faire marteau comme sur un refrain de SLAYER ou de HALLOW’S EVE. La construction du titre est de haut niveau, les transitions sont magiques. Je suis admiratif.
L’atmosphère est une nouvelle fois bousculée par l’intro très ample de The Deadman qui accouche d’un riff plombé. De nouveau, la voix ensorcelée de Shane Eagle sait me surprendre, passant d’un flux doom à un râlement death tellement bien dosé, pour revenir à une mélodie power metal. Et derrière ce chant extraordinaire les musiciens suivent, s’éclatent, vous en font voir de toutes les couleurs.
Au fait, vous ai-je dit que c’est Shane qui s’était occupé de tout ce qui est logo du groupe, illustration de couverture ? Punaise ! Non content de chanter comme un dieu, le gars veut mettre les graphistes au chômage ! Ce n’est pas très solidaire, tous ces surdoués qui cumulent les talents.
Mais quelle étrange ligne de chant au début de Nuclear Winter ! Je me sens perdu. Où veut-il m’amener ? Et puis la mélodie s’éclaire, devient aussi limpide qu’un hymne de JUDAS PRIEST. Je me sens rassuré jusqu’à ce break, ce pont lancé par la basse, des vocaux énormes sur le final, une sorte de furie "power" métal où tout n’est que "speed" et mélodie jusqu’à crever net et me laisser abasourdi dans le silence. Un moment donné, j’ai bien cru que JUDGE MINOS était la face sombre d’HELLOWEEN !
Cinquième continent en vue, retour en terre thrash connue. Seas Of Lies claque et "riffe" sans complexe. Une voix profonde sur une rythmique d’acier. Au bout de deux minutes, c’est une cavalcade épique sur fond de rythmique death métal, puis un solo lyrique sans que je comprenne ce qu'il m’arrive. Le dernier tiers du morceau articule astucieusement des styles improbables. Du grand art ! Bouquet final ou plutôt ultime éclair, sur Final Flash les influences NWOBHM ne font plus de doute à l’écoute de la bataille de solos que se livrent les deux guitaristes. Cette influence est consolidée par un chant qui monte haut et qui est capable de tenir la note à des altitudes où la plupart des glottes normalement constituées exploseraient. Fan à vie !
2020 est une année qui a su bien nous pourrir la vie, mais s’il y avait quelques trucs positifs à en retirer, cet album en ferait clairement partie. Je suis certain que JUDGE MINOS a le potentiel pour rallier à sa cause les fans de métal tous styles rentre-dedans confondus. À découvrir et acquérir d’urgence !
Final Flash : cliquez ici
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