16 / 20
16/01/2021
The hollow lands
SPIRITS BURNING
 
SPIRITS BURNING est un projet collectif, à géométrie variable, créé et animé par le producteur et claviériste Dan FALCONE. Pour ce énième album, il a pour acolytes principaux Albert BOUCHARD, ancien batteur de BLUE ÖYSTER CULT, et Michael MOORCOCK, immense écrivain de Science Fiction (Jerry Cornelius) et d'Heroic Fantasy torturée (Elric le Nécromancien et son épée maudite Stormbringer, l'hexalogie des livres de Corum). Après une première collaboration en 2018 pour l'album An Alien Heat, il s'agit ici d'adapter le roman éponyme de MOORCOCK, datant de 1974.

Je ne vais pas vous mentir, la raison pour laquelle j’ai choisi de rendre compte de cet album, parmi des dizaines d’envois hebdomadaires, réside non pas dans le nom principal du projet, SPIRITS BURNING, mais bien dans celui, a priori secondaire, de Michael MOORCOCK. Michael MOORCOCK ! Dans le milieu musical, seuls les connaisseurs les plus pointus se souviennent de son groupe THE DEEP FIX, et surtout de ses participations conceptuelles et textuelles auprès de groupes aussi estimables que HAWKWIND, figure tutélaire du Space Rock, ou BLUE ÖYSTER CULT. Pour ma part, j’établis une liaison indispensable avec ses œuvres littéraires, qu’il s’agisse de la saga consacrée à Elric le nécromancien, héros négatif de l’Heroic Fantasy, tant le guerrier albinos semble possédé par sa propre épée Stormbringer, avide d’âmes humaines. Par-delà les collaborations volontaires de la part de l’auteur, il faut mesurer l’impact de ses nouvelles et de ses romans sur l’univers Métal, depuis les années 70 jusqu’à nos jours.

Ce trio central a reçu le renfort éclairé d'une belle palanquée de musiciens et de chanteurs, dont l'énumération exhaustive lasserait, aussi allons-nous nous contenter de citer quelques noms réputés : les actuels musiciens de BLUE ÖYSTER CULT, Joe BOUCHARD (ancien bassiste de BLUE ÖYSTER CULT), Andy SHERNOFF (ancien bassiste des DICTATORS), Harvey BAINBRIDGE (ex-HAWKWIND), Chas CRONK (THE STRAWBS), Ron HOWDEN (NEKTAR) ou encore Fabienne SHINE (chanteuse de SHAKIN STREET).

Contrairement à ce qu'on pouvait attendre d'un album conceptuel, les compositions demeurent dans des durées fort raisonnables – généralement entre trois et six minutes – et sont structurées de manière relativement classique (introduction, couplet, refrain...). Point de Rock progressif alambiqué et ultra-technique, point de Space Rock halluciné, mais un Rock foncièrement mélodique, lumineux et rayonnant, avec des tendances progressives.
Sur le plan rythmique, une batterie sèche côtoie une trame de guitare acoustique, les riffs de guitare électrique demeurant peu offensifs et pas trop mis en avant par le mixage. Les lignes de basse plus tendues apportent une relative nervosité bienvenue, tandis qu'un violon électrique apporte des couleurs peu communes. D'une manière générale, les solos de guitare brillent et électrisent un propos instrumental plutôt sage.
Les prestations vocales varient selon les interprètes mais demeurent globalement en registre clair, avec des lignes de chant peu démonstratives, complémentaires les unes des autres.

Au total, l'écoute de cet album s'avère agréable, confortable, avec toutefois un certain manque d'épaisseur dans le son, du fait de guitares électriques trop effacées. Toutefois, au fil des écoutes réitérées, je découvre une multitude de détails dans les arrangements, signe que The Hollow Lands nécessite un réel investissement pour qu'on saisisse toute l'ambition du projet. Bon voyage !

Vidéo de To Hollow Lands cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 16 janvier 2021