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06/02/2021
Body of light
KING WITCH
 
Si 2020 a été une année globalement bien pourrie, force est de reconnaître qu’elle a su repaître les amateurs de Heavy Metal par d’excellents albums dont un des plus grands aura été – à mon sens – ce Body Of Light de KING WITCH. Il s’agit du second long play des écossais, digne successeur du déjà très bon Under The Mountain sorti en 2018, tous deux chez Listenable Records.

Le quartet, emmené par la voix claire et puissante de Laura DONNELLY, verse dans le Doom Metal. Si les comparaisons sont assez évidentes avec les maîtres du genre (BLACK SABBATH, CANDLEMASS et autres descendants ou affiliés) je pourrai tout autant comparer le groupe à MASTODON en raison de la structure des morceaux qui lorgne vers le Métal Progressif.

J'ai vécu la découverte de cet album de manière étrange, les cinq premiers morceaux me sont apparus très bons et à partir du sixième – Solstice I - She Burns – j'ai basculé dans une autre dimension où le très bon flirtait avec le chef-d'œuvre. Puis, j'ai réécouté depuis le début et je me suis aperçu que les cinq premiers morceaux étaient aussi énormes que les quatre derniers.

Je m’arrête un instant sur Solstice I – She Burns car cette pièce représente fidèlement la maestria de KING WITCH. Ne vous laissez pas abuser par la légèreté de l’intro qui n’est là que pour créer un contraste abyssal avec le riff de 666 tonnes que nous assène ensuite la guitare de Jamie GILCHRIST. À la fin de l’introduction, deux notes de Rory LEE (basse) posent les conditions de l’envol d’une ténébreuse créature qui déploie alors ses sombres ailes battant au rythme lent des toms de Lyle BROWN. Cet extraordinaire morceau de plus de dix minutes enchaîne avec un grand savoir-faire de multiples nuances d’obscurité, jusqu’à partir en une cavalcade échevelée sur les deux dernières minutes. A couper le souffle.

La production de Body Of Light est magnifique, l’atmosphère est lourde, les riffs sont pour la plupart sabbathiens, Laura DONNELLI a une voix superbe et parfaitement maîtrisée. De mon point de vue, il n'y a rien, absolument rien, de gratuitement démonstratif et pourtant les prouesses défilent, s'accumulent, explosent quand je m'y attends le moins.

Cet album, ce serait comme si un groupe de Post Rock s'aventurait dans des sonorités Doom. J'y retrouve toute la magie hypnotique d'un NEUROSIS ou d'un SLINT, sans m'ennuyer une seule seconde. Il y a dans les compositions une grande expertise de l'équilibre entre répétitions et fractures servies par des ponts de génie et des chorus à faire pâlir les plus grands.

Du très grand Art !

Solstice I - She Burns : cliquez ici
Pumpkin-T
Date de publication : samedi 6 février 2021