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06/09/2021
1er ep
HEEZER
 
Armé d’une biographie maigre comme un hareng saur et de mes oreilles, je pars à la découverte du ‘1er EP’ de HEEZER.
« Heezer », bêtement, je regarde dans mon Harrap’s… Rien. Je me dis, que ça doit être une adaptation phonétique de « heaser » (casse-tête), non plus. Le bassiste m’apprend que c’est un mot d’argot urbain dérivé du finlandais « hiisaaja », décrivant quelqu’un qui avale furieusement la fumée. Merci Antti, pour cette minute culturelle !

Finissons-en avec les formalités : HEEZER s’est formé en 2020 à Lappeenranta/Imatra en Finlande. Ce qui explique un peu la maigreur de la biographie car, hélas, au vu des conditions de ces derniers mois le groupe n’a pas encore pu tester son répertoire en public. C’est bien regrettable car je sens qu’en live, le stoner/grunge de nos finlandais doit mettre une bonne claque.

Leur premier EP est composé de quatre titres montés sur des riffs puissants et enluminés d’une voix qui colle tout à fait au style du groupe. À ce propos, c’était la première fois que Sami chantait dans un groupe, il a surpris son monde et s’en sort très honorablement avec une belle palette d’intentions dans la voix.

Le premier morceau – Mellow – démarre avec un gros riff de guitare qui tourne une fois à vide avant que la section rythmique ne le reprenne en balançant la sauce. Le son est brut, les guitares ont une sonorité rocailleuse si chère aux mouvances grunge, puis stoner. Je suis assez vite fixé sur les influences du groupe : KYUSS, FU MANCHU, ALICE IN CHAINS, BLACK SABBATH...

Toujours taillé pour une puissance de frappe maximale, le riff de Pinky a l’incision féroce d’un morceau thrash. Ce qui distingue cette chanson du thrash metal, c’est la volonté de jouer du contraste entre la violence du riff et une certaine nonchalance de la ligne de chant. Notez que les paroles de cette chanson d’amour ne sont pas à divulguer aux chastes oreilles sous peine de cramoisi instantané.
- Sami : « Les paroles sont inspirées de l’histoire vraie d'un Allemand essayant de trouver quelqu'un via Internet pour le manger. Finalement, il l'a fait. »

End arrive avant la fin de l’album alors que n’importe quel autre groupe aurait profité d’un tel titre pour clôturer les hostilités. Toujours un méchant riff qui claque sur quelques mesures. Ici, je me serais presque attendu à entendre se pointer la voix de Lemmy tant cette intro est motörheadienne. Mais non, HEEZER fait du HEEZER, fidèle à son esthétique déjà bien définie.

La dernière plage est plus lourde, et pour cause, le sentiment de Tired (fatigué) est transmis à la perfection par le chant de Sami, par le pesant martèlement de Ville H, ainsi que par la force centripète des guitares de Ville R et de Sami. À mi-parcours, la basse d’Antti sonne seule et vient relancer la machine à te clouer au sol en annihilant tes dernières forces.

Mellow, Pinky, End, Tired : quatre titres, quatre simples mots. Je demande à Antti si c’est un gimmick du groupe : « Ce n’est pas un gimmick conscient mais un peu quand même car il y a dans HEEZER la volonté de ne pas compliquer les choses. »
Sans doute est-ce la raison pour laquelle ce premier EP ne porte pas de titre (en dépit de ces saletés de formulaires informatiques nous contraignent à remplir tous les champs).

Grâce à ce EP, HEEZER gagne facilement sa place au panthéon des futures stars de Metal Intégral. Je perçois dans ce groupe un grand potentiel et une excellente mise en place de leurs compositions : courtes, puissantes, verrouillées sur l’essentiel. Il leur reste, grâce au temps, la possibilité d’explorer d’autres voies et d’affirmer davantage une forte personnalité déjà perceptible.

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HEEZER est composé de :
- Sami KÄÄRIÄINEN : Chant, guitare (aussi dans MATARA)
- Ville RÄSÄNEN : Lead guitar (aussi dans KAATORITUAALI)
- Antti VESIKKO : Basse, (aussi dans LOWBURN)
- Ville HÄSÄ : Batterie (aussi dans KAATORITUAALI)

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Extrait du 1er EP :
- Mellow : Cliquez ici

Pumpkin-T
Date de publication : lundi 6 septembre 2021