Depuis le mitan de la décennie 2010, le quartette texan DUEL s’évertue à rendre passionnante la pratique d’un Hard Rock musculeux et puissant, demeurant somme toute facile d’approche et fortement addictif. Avec son quatrième album, DUEL n’a pas la prétention d’infléchir sa stratégie, encore moins de redéfinir les règles du plaisir électrique. Incroyablement capable de pondre des plans rythmiques basiques et accrocheurs, des mélodies simples mais addictives, DUEL percute avec brio la tangente entre le sec dépouillement de la NWOBHM et le groove attractif du Stoner Rock accessible, propre aux QUEENS OF THE STONE AGE.

Dans la définition stylistique propre à DUEL, il n’y a toujours rien de spectaculaire, de secrètement sophistiqué, juste une pesée de plomb effilé en mode JUDAS PRIEST, qui vient se confronter de manière harmonieuse avec des prétentions mélodiques aussi exemptes de préliminaires que fardées de l’infamante facilité. DUEL veille à ce que tout, de la composition jusqu’à l’interprétation, en passant par la production et le mixage, combine un rendu vivace et virilement Rock’n’Roll, un sens aigu de la mélodie rebelle et néanmoins indispensable. Sans qu’on puisse doctement et définitivement mettre des mots sur l’alchimie propre au groupe, on peut évoquer un sens de l’urgence Rock assez similaire à KISS première époque, des harmonies de guitares qui auraient ravies la mythique paire Scott GORHAM-Brian ROBERTSON, signataire des grandes heures de THIN LIZZY.

Etonnamment, par moments, DUEL cesse partiellement de sacrifier aux impératifs d’un Hard à impact immédiat, pour se permettre des inserts plus diversifiés. Il en est ainsi de l’introduction paisible et bluesy d’un Behind The Sound impérial et subtil. Ou du dernier tiers de The Veil, marqué par un psychédélisme poisseux. En contraste, Wave Of Your Hand débute en mode solennel et lourd, avant de mettre la barre vers un mid-tempo nerveux, dominé par des vocaux impérieux, simples mais dûment modulés. Les merveilles d’une simplicité travaillée avec amour, voilà qui fait toute la différence !

Quand DUEL se permet franchement un élargissement de son spectre d’action, cela donne Blood On The Claw. Du haut de ses 6’25 en clôture d’album, cette composition vaut amplement le détour par la qualité de ses lignes de chant simples mais habilement variées, par ses basculements classiques mais redoutablement efficaces entre passages délicats et moments plus tendus et lourds.

Pour un rasage de près, n’hésitez pas à engager un duel.

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Alain
Date de publication : mardi 19 octobre 2021