Le moins que l’on puisse dire de ce troisième album du quartette breton SMOOTH MOTION, c’est qu’il plonge profondément ses racines dans le Rock le plus gouleyant des années 70, celui qui oscillait au rythme endiablé du Boogie, qui suintait la Soul et le Blues par tous les pores. Pour vous faire une idée, vous pouvez convoquer les noms prestigieux de HUMBLE PIE, CANNED HEAT, TEN YEARS AFTER, Johnny WINTER, THE JAMES GANG, THE FACES, la liste n’est pas exhaustive. Ajoutons que la présence d’un orgue bien épais et virevoltant (au côté d’un piano forcément Boogie) amène immanquablement à l’esprit DEEP PURPLE, THE DOORS et ATOMIC ROOSTER.

Produit avec un souci de conserver l’énergie scénique et mixé afin d’assurer une exposition équitable à tous les éléments, l’album va à l’essentiel, avec des riffs acérés, des solos incisifs, bien juteux et jamais bavard, une section rythmique qui se déhanche sévèrement (Louis KEROMEST à la basse et Colin GOELLAEN, et donc cet orgue diabolique, manié par Camille GOELLAEN. Clair et oscillant entre registres médium et plus haut perché, le chant du guitariste François MARTIN affiche une verve insolente, surnageant avec talent au milieu du tourbillon instrumental irrésistible.
En sus d’une interprétation possédée, il faut souligner la qualité des compositions, toutes efficacement agencées et lestées de rythmiques et de mélodies accrocheuses. Voilà qui évite à l’auditeur d’avoir l’impression de n’assister qu’à un exercice de style.

Boogie Inside n’a absolument pas la prétention de révolutionner l’héritage des 70’s mais je peux vous assurer que SMOOTH MOTION rend un hommage incandescent à ses sources d’inspiration. Un album vivifiant par un groupe vibrant !

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Alain
Date de publication : lundi 15 novembre 2021