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20/11/2021
Hell reel
DEAFBROOD
 
La sincérité d’une démarche a cela d’admirable qu’elle lamine les complexes. J’y reviendrai.

Je suis sûr que l’amour du rock est vissé dans les tripes des quatre lascars de DEAFBROOD – inutile de sortir ton tournevis à boyaux pour vérifier, une clef à boogie fera l’affaire. Personnellement, pour m’en convaincre, je n’ai eu qu’à écouter l’album Hell Reel : 100% hard rock velu à l’ancienne comme du LOVE RIDERS en plus rentre-dedans, du BARRAKUDA ou du SPEED MACHINE, et chanté en anglais.

Attention, je motörise à prendre des références françaises pour vous donner une idée de la démarche, rien de plus car toute ressemblance serait fortuite. D’ailleurs, je vais mettre les points sur les i dès le départ : ne comptez pas sur moi pour écrire que DEAFBROOD ressemble à CHÖSE, TR/UC ou THE MACHINS. D’ailleurs si c’était le cas ce serait normal car… c’est du rock !

En couveuse depuis 2017, la nichée (brood, in English) a sorti dès 2019 un premier EP qui s’intitule sobrement Debut EP. C’était déjà une tranche de rock très sympa mais hélas, avec une prod un brin trop légère. La couvée 2021 a franchi un pas de géant, autant en composition qu’en production. Là, le son roxxe du gros poney et je peux enfin apprécier la puissance et l’entrain de DEAFBROOD à leur juste valeur. Les guitares de Marten et Aymeric sont tranchantes, la voix de Julien est rock et rauque, un peu gutturale sans être du growl, sa basse s’adapte parfaitement aux situations, parfois assez ronde, parfois grondante comme le tonnerre, la batterie de Cyrille ne sonne ni gamelles, ni carton… en gros tout les zicos sont bien servis et peuvent exprimer leur talent.

Au fait, combien d’œuf dans la couvée ? Hell Reel contient douze morceaux sur lesquels le groupe se donne à fond. C’est carré, c’est classique, c’est pêchu et rythmé à se briser les cervicales. Et surtout c’est varié car les tempos vont de rapide à très rapide et les ambiances vont d’un groove boogie très entrainant jusqu’à des passages bulldozers assumés. Les refrains sont accrocheurs à souhaits et à ce propos, je compte sur vous tous pour les apprendre par cœur parce qu’il va falloir les hurler pendant les concerts car une chose est sûre : ces titres ont tous un point commun, ils sont taillés pour la scène.

Ce qui est bluffant avec cet album, c’est cette fausse impression de morceaux évidents alors qu’en fait, non. Je suis comme tout le monde, de prime abord je savoure la qualité des jams de guitares avec toujours les excellents solos d’Aymeric et puis au fil des écoutes je constate qu’il n’y a pas un titre où je m’ennuie. C’est rempli de trouvailles, autant dans des riffs malins, que dans des chœurs très justes qui se font entendre à point nommé, que dans des pirouettes rythmiques ou instrumentales où je fais : « Waouh ! » Au final, malgré la sensation globale de gros sabots qui te martèlent la tronche, c’est très subtil comme horlogerie. Pour donner une autre image, ce serait un peu comme un éléphant qui te charge tout en jonglant de la trompe avec des verres en cristal.

Hell Reel me remplit de joie. DEAFBROOD nous apporte ici la preuve que le hard rock’n’roll est un genre inépuisable qui peut être renouvelé à l’envie sans jamais rien renier de l’héritage des monstres sacrés qui les ont précédés. Et tout du long, je mesure la sincérité de ces musiciens qui se jettent dans la bataille, sans complexe. Ce plaisir de jouer et cette envie d’envoyer du bois, je me les prends déjà dans la face en écoutant l’album, alors je n’imagine même pas en concert !

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DEAFBROOD est composé de :
- Julien HOARSEN : basse, chant ;
- Aymeric QUIDU : guitare solo, chœurs ;
- Marten ARZH : guitare rythmique ; chœurs
- Cyrille CHEVALIER : batterie, chœurs.

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Extraits de Hell Reel :
- I Snatched A Bottle : Cliquez ici !
- Party Girl : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : samedi 20 novembre 2021