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28/12/2021
Acheron
KING BUFFALO
 
Depuis sa formation en 2013 à Rochester, Etat de New York, le trio KING BUFFALO a ponctué son parcours discographique de plusieurs formats courts et de trois albums autoproduits (mis à disposition en Europe par Stickman records), dont le dernier d’entre eux, The Burden Of Restlessness, avait cette année-même recueilli les louanges méritées d’un de nos chroniqueurs (relire ici : cliquez ici). A peine quelques mois plus tard, voilà que déboule un quatrième album, baptisé Acheron ! Sans vouloir aucunement diminué en quoi que ce soit l’inspiration et la productivité du trio, on comprend rapidement que nous avons affaire à un projet très particulier. En effet, Acheron ne comporte que quatre morceaux, dont les durées excèdent neuf minutes pour deux d’entre eux, dix minutes pour les deux autres. On se doute a priori que de telles espaces impliquent une occupation instrumentale différente, plus progressive, plus libérée.
Qui plus est, les conditions d’enregistrement s’avèrent à elles seules particulièrement spéciales et révélatrices de la volonté exploratoire du trio qui a choisi de saisir ces quatre compositions… dans une caverne !!!

Bien loin d’être claustrophobe et sombre, la musique dégagée irradie d’une belle lumière : arpèges cristallins, sonorités de guitare riches en échos et en effluves psychédéliques, chant doux et articulé, lente progression des ambiances… Dans ces phases-ci, on sent les trois compères presqu’apaisés. Comme il fallait s’y attendre, le groupe fait éclater de fort beaux orages, à grands coups de riffs gigantesques, de solos incisifs et d’intensifications rythmiques. Cela dit, même ces ébrouements telluriques demeurent au service de la logique interne de chaque titre, qui consiste à développer, de manière méthodique mais sinueuse, une rythmique ou une mélodie répétée, déclinée, jusqu’à obtenir un effet hypnotique. Pour quiconque parvient à se soumettre à ce dispositif, il y a quelque chose de l’ordre du shamanisme qui opère.

Le groupe annonce d’ores et déjà pour 2022 un nouvel opus, dont on a hâte de constater quelle veine il va explorer : celle de The Burden Of Restlessness ou celle d’Acheron ? Pour ma part, je suis preneur des deux.

Vidéo de Shadows : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 28 décembre 2021