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28/12/2021
Nasty habits
KOMODOR
 
Saviez-vous que nous détenions en France un foyer ô combien incandescent du Rock’n’Roll le plus essentiel. Non ? Moi non plus… et, comble d’ironie, c’est une maison de disques hollandaise qui me l’apprend ! Toute honte bue, souhaitons la bienvenue au quartette KOMODOR, dont le premier album Nasty Habits réchauffe intensément au cœur de ces temps épidémiques déprimants. Pour le coup, le Rock prodigué par KOMODOR m’apparaît comme le plus parfait antidote à la morosité ambiante, tant le répertoire du groupe s’alimente au meilleur du Rock allant de 1965 à 1975.

La biographie fournie par le label fourmille de références prestigieuses, dont nous ne retiendrons que quelques-unes, parmi les plus pertinentes et crédibles. Il y a indéniablement un goût pour le Rock canaille développé sur des bases Blues et Boogie par les ROLLING STONES (époque 68-74), les FACES, les FLAMIN’ GROOVIES (69-76).

J’acquiesce également aux références plus tardives, s’apparentant au Boogie Rock ou au Heavy Rock des 70’s (JAMES GANG, CACTUS, GRAND FUNK RAILROAD, BLUE CHEER, FOGHAT, le BLUE ÖYSTER CULT des débuts).
En outre, la volonté de proposer des riffs et des mélodies accrocheuses s’apparente effectivement au versant le plus musculeux du Glam Rock britannique (SLADE, T-REX, SWEET) pour en retenir l’efficacité rythmique et mélodique. Dans la foulée chronologique, on se permet d’évoquer la sèche vivacité du Pub Rock, Dr FEELGOOD et le guitariste Wilko JOHNSON (et ses SOLID SENDERS) venant à l’esprit.
Cela dit, le recours ponctuel à des instruments du souffle (cuivres, harmonica) conduit en outre à agrémenter le référentiel du quartette breton d’un côté Soul Rock endiablé, tel que le J. GEILS BAND le pratiqua magiquement dans les années 70, tel qu’il se vit revivifié par SOUTHSIDE JOHNNY & THE ASBURY JUKES dans le début des années 80.

Pour faire bonne figure, les guitares ont tendance à se faire aussi mordantes qu’élégantes, renvoyant sur ce dernier plan aux capacités extraordinairement addictives propres aux BYRDS, à THE WHO, aux plus tardifs BARRACUDAS, THE ONLY ONES, THE INMATES, sans compter nos Havrais de LITTLE BOB STORY et nos Rouennais de THE DOGS.

Bon, mais accumuler des références ne fait pas forcément ni un bon groupe, ni un bon album. Or, dans le cas présent, nous tenons à la fois un très bon groupe et un excellent album. Riches de ses innombrables références de bon aloi, KOMODOR s’est fait fort de forger des compositions extrêmement bien charpentées, tant sur le plan rythmique que mélodique. Si tant est que l’on hoche la tête en rythme, aussi souvent que l’on entonne un refrain !

Tout semble réussir à KOMODOR : les compositions accrocheuses, l’interprétation vibrante et inspirée, la production vivifiante, le mixage limpide et équilibré… une authentique réussite, et un antidote idéal à ces temps fort moroses. Pour ma part, l’achat s’est imposé et l’écoute éloigne depuis la grisaille, l’horizon bouché, la médiocrité érigée en programme politique. Bref, à peu de frais, je viens de repeindre mon plafond aux couleurs les plus vives, et je compte sur KOMODOR pour poursuivre son entreprise bravache de perpétuation d’héritages anciens et prestigieux, émulés par une verve irrésistible et une inspiration de tous les instants. C’est frais, c’est vivace, c’est mordant, c’est stimulant, c’est documenté, c’est passionné… et c’est moins coûteux qu’un test anti-Covid 19 ! Vous hésitez encore ? Je vais me fâcher !!!

Vidéos de Believe It cliquez ici et de Nasty Habits cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 28 décembre 2021