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30/12/2021
Gods
SaaR
 
Formé à Paris en 2010, SaaR avait jusqu’à présent alimenté sa discographie uniquement via l’autoproduction, avec à la clé deux albums – The Last Day (2013) et Sol (2016) – et plusieurs formats courts. Désormais hébergé par Source Atone records, le quartette peut légitimement espérer exposer son Post Metal atmosphérique et instrumental à un auditoire plus conséquent.

Quand on a fait vœu d’abstinence en matière de chant, il faut veiller à varier les plaisirs sur le plan instrumental et on peut affirmer que SaaR fait montre d’une habileté certaine en la matière. Rien qu’au niveau des guitares, la palette s’avère variée. Comme souvent dans le Post Metal, l’auditeur se prend en pleine face des riffs aplatissants et massifs, soutenus par des lignes de basse tellurique. Mais les riffs en trémolos abondent également, produisant des vibrations aussi acides que brumeuses. De temps à autre, un riff bien sec, tranchant et répétitif s’impose, comme en ouverture de The Journey et de Gods. A contrario, afin d’installer des ambiances plus nuancées, plus douces, les six cordes se font ponctuellement plus dépouillées et limpides, suintant de mélancolie.
Tout l’album se trouve dominé par ce dispositif, fort classique mais très efficace, d’alternance entre orages métalliques angoissants et impérieux d’une part, séquences sensiblement plus ouvertes et mélodiques. Pour que la gestion des contrastes soit maximale, il faut évidemment que la section rythmique assure les transitions, ce qui est bel et bien le cas ici, notamment grâce au jeu de batterie, plus nuancé qu’il n’y paraît de prime abord, la sécheresse de la frappe se trouvant judicieusement taraudée par des contretemps efficaces.
A noter que le dernier morceau de l’album, Truth, déroge à la règle strictement instrumentale puisque le chanteur Julien du groupe WOLVE pose une voix douce – quoique pas vraiment apaisée.

A l’arrivée, le Metal de SaaR sait effectivement se faire lourd et menaçant, mais il évite surtout tout monolithisme et parvient à diversifier son propos. Terminons en saluant, une fois de plus, le travail pertinent, entre puissance et clarté, réalisé par Francis CASTE à la prise de son, au mixage et au mastering. A recommander notamment aux fans de ISIS ou THE OCEAN.

Vidéo de Gods : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 30 décembre 2021