D'VIRGILIO, MORSE & JENNINGS - Troika
Style : Rock
Support :
MP3
- Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
11titre(s) - 51minute(s)
Label(s) :
Inside Out
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(18/20)
Date de publication : 06/02/2022
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Unis comme les 3 doigts de la main, disaient les théropodes
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Encore un plaisir collatéral dû au covid : durant la crise sanitaire, Neal MORSE (TRANSATLANTIC, ex-SPOCK’S BEARD) s’est mis à écrire des chansons et l’idée de les entendre interprétées à plusieurs voix s’est imposée à lui. Nick D’VIRGILIO (BIG BIG TRAIN, ex-SPOCK’S BEARD) et Ross JENNINGS (HAKEN) sont sollicités et acceptent l’aventure avec enthousiasme. Le groupe produit en distanciel sur un mode projet agile et flexible dans une synergie centrée sur l’intelligence collective. LOL ! je croirais un néo-manager qui parle – ça ne veut rien dire ! Je reprends. Une troïka ou triumvirat, c’est l’union de trois personnalités pour diriger. Ainsi, les trois proposent des compos et mettent leur nez dans celles des autres, telle est la règle du jeu.
L’album oscille entre rock acoustique, folk hippie et rock progressif, voire hard rock. L’œuvre s’appuie sur le talent de mélodiste largement avéré des trois protagonistes et sur un travail des harmonies vocales inhérent à l’idée de départ.
J’attache toujours beaucoup d’importance à l’ouverture d’un album. Ici, je me sens dans la pénombre d’une tente, avec de jolis tapis au sol. Je suis assis sur un pouf, parmi un cercle d’amis. Au centre, Neal, Nick et Ross ont décidé de se payer une super jam entre potes. Ils testent quelques accords à la sèche, sur des percussions indiennes, calent leurs voix et Everything I am démarre, explosion harmonique des voix, mélodie accrocheuse et un final sur lequel il ne manquerait que Jimmy Page à la mandoline pour couronner notre bonheur.
Qu’à cela ne tienne, la mandoline on dirait (presque) qu’elle arrive sur Julia, avec un piano en prime. Puis il y a cette montée de claviers qui donne du corps au son – ou du corazón, comme dit un pote espagnol - une guitare électrique réglée sur « poétique » dont le solo final sonne comme du MARILLION et, tout du long, les pirouettes chorales des chanteurs. Magique.
La 3ème plage débute comme du SIMON & GARFUNKEL, brother. T’en veux d’la mélodie ? Tire une taf d’You Set My Soul On Fire, c’est d’la bonne. Peut-être un chouia trop mielleuse, mais quand même.
Ouf ! One Time Less redonne un peu d’entrain tout en combinant une rythmique de guitare sèche à un vieux clavier, et pour les fioritures une belle six-cordes sortie du bayou.
Quand tu as 3 chanteurs et que tu as fait le tour des accords harmoniques, à un moment, tu es tenté par le canon. C’est l’exercice que nous propose Another Trip Around The Sun avec son groove boogie. J’ai l’impression d’une chorale qui reprend du STATUS QUO à la manière soft et je trouve ça très agréable.
La première partie totalement acoustique d’A Change Is Gonna Come est délicieuse et porte magnifiquement l’espoir contenu dans les paroles. Puis, l’instrumentation gagne en ampleur et offre encore un peu plus de poids à l’optimisme ambiant, façon gospel. Très bon morceau et jolie relation entre le fond et la forme.
C’est étrange, ce rythme d’If I Could et cette mélodie portée par une ligne de basse enlevée me rappelle le rock zoulou de Paul SIMON dans son magnifique album Graceland.
Chassez le naturel, il revient au galop. Je me doutais bien que, vu la triplette, ils allaient ouvrir les vannes et laisser entrer un flux de rock progressif. King For A Day semble là pour ça et personne ne s’en plaindra, surtout pas moi. Superbe titre !
Sayé ! Les vannes sont ouvertes et Second Hand Sons s’y engouffre à son tour pour atteindre la puissance d’un hard rock old school. Les guitares se durcissent, le clavier commence à prendre des sonorités à la John LORD. Merci, my LORD !
Peur d’avoir été trop loin ? My Guardian redescend d’un petit cran en puissance, au moins au début. En effet, assez vite, la gratte reprend de la distorsion et la basse commence à se plomber. L’enchaînement de ces trois titres constitue la superbe phase hard qui justifie la présence de cette chronique dans les pages de Metal-Intégral.
Allez zou ! Il est temps de clôturer ce Troika et donc, retour dans la tente, le cul sur un coussin pour une jolie ballade (What You Leave Behind) joliment ficelée par ces trois voix qui n’ont pas déçu une seule seconde. Harmonies, canons, tout est réglé à la perfection et ce dernier titre est une excellente révision d’une heure de cours donnée par de grands maîtres.
Riche idée, que tu as eue là, Neal ! Idée qui permet aux fans de l’un ou l’autre des protagonistes de le(s) découvrir sous un nouveau jour. Mais il fait nuit à présent, je ressors de la tente, les étoiles brillent dans le ciel et dans mes yeux.
J’oubliais, les gars, s’il vous venait l’envie de réitérer l’expérience, trouvez un nom de groupe. Je ne sais pas moi, gardez TROIKA, par exemple car D’VIRGILIO, MORSE & JENNING c’est imprononçable dans une conversation courante. D’ac ? ***
Chanteurs et multi-instrumentistes : - Nick D’VIRGILIO ; - Neal MORSE ; - Ross JENNINGS.
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Extraits de Troika : - Everything I Am : Cliquez ici ! - Julia : Cliquez ici !
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PS - Le plus difficile avec cette chronique a été de l'écrire sans prononcer les mots CROSBY, STILLS & NASH que vous allez voir fleurir partout ailleurs. C'était le challenge et je l'ai... Hein? Non, je ne l'ai pas dit ! C'est un post scriptum, là. Ca compte pas !
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