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18/02/2022
The fourth dawn
DAWNRIDER
 
En guise de préambule absolument nécessaire : prière de ne pas confondre donc avec le projet allemand du chanteur de MAJESTY, dont l’unique album fut chroniqué ici : cliquez ici. Le DAWNRIDER dont nous nous préoccupons ici est un quartette portugais dont nous avons déjà la route discographique avec leur second album (cliquez ici). Avant ce second album solide, il y avait eu Alpha Chapter en 2007 ; après, il y eut un split avec APOSTLE OF SOLITUDE, un live, puis un tardif troisième album, The Third Crusade. Fort logiquement baptisé The Fourth Dawn, cet album riche de sept titres, limité à 500 copies en CD, mérite amplement le signalement.

Tant sur le plan instrumental que sur le versant vocal, DAWNRIDER se rattache ostensiblement à la tradition du Heavy Métal fondateur de BLACK SABBATH (version Ozzy OSBOURNE), avec quelques écarts en direction des prolétariens du riff BUDGIE. De fait, les tempos lents, les rythmiques basiques, massives, épaisses et pesantes évoquent la tradition du Doom classique, s’inscrivant peu ou prou dans la filiation de SAINT VITUS, PENTAGRAM, pour partie THE OBSESSED, ainsi que dans le sillage de la scène de la côte est des Etats-Unis dans les années 80 (IRON MAN, PENANCE, WRETCHED, UNORTHODOX, INTERNAL VOID, REVELATION, merci rétrospectif à Hellhound records…). Aujourd’hui, DAWNRIDER parvient à combiner l’épaisseur rythmique avec une mobilité certaine dans cette matière particulièrement dense. Guitare rythmique pesante et charbonneuse, batterie puissante mais mobile, basse épaisse mais agile, tout ce monde concourt fort activement à tenter en permanence de résoudre le théorème de la lourdeur et de la souplesse combinées.

Dans un contexte instrumental aussi dense que plus complexe qu’il ne paraît de prime abord, DAWNRIDER se donne à trois reprises tout loisir d’alterner les effets et de développer des contrastes productifs. Respectivement, The Final Call manque de peu le cap des huit minutes, alors que Lord le franchit de peu et que Unwanted Sorrows échoue d’un poil à atteindre les huit minutes. Ces trois cétacées métalliques permettent de mettre en place des développements à fortes charges métalliques, proto-progressives et passablement progressives.

Aucun courant d’influences ne s’impose au détriment d’autres : Proto Metal (dans le sillage de BLUE CHEER), Heavy Metal (BLACK SABBATH, BUDGIE), Heavy Prog, c’est tout le maelstrom de la charnière entre la toute fin des années 60 et le début des années 70 qui se trouve émulé par l’âpre esprit de réappropriation des années 90 propulsé avec vigueur et un sens certain de la subtilité.

Vidéo non officielle de l’album : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 18 février 2022