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25/02/2022
Armon loppu
KUOLEMAN GALLERIA
 
Armon Loppu est le troisième album de ce quartette, formé il y a dix ans à Tampere, Finlande. La biographie fournie par Inverse records étiquette le groupe comme du Dark Metal. Cela dit, une écoute rapide de l’album (je vous rassure, suivie d’autres plus attentives) démontre qu’il s’agit d’une appellation retenue faute de mieux ; en effet, KUOLEMAN GALLERIA convoque dans ses compositions quantité de sous-genres de Metal, brouillant les pistes trop facilement décelables.

Débutons par les vocaux. Ils s’avèrent majoritairement âcres, aigres, nettement évocateurs de l’univers misanthropique du Black Metal. Cela dit, ce prurit hostile se trouve ponctuellement rehaussé par des chœurs profonds et efficaces, voire suppléés par du chant clair grave et mélancolique, porteur d’effluves gothiques. Aucun risque de confusion puisque la voie principale se trouve clairement tracée – rêche, agressive, sinistre et menaçante -, qualités d’autant plus soulignées par les quelques apports plus ouvertement mélodiques.

Sur le plan rythmique, KUOLEMAN GALLERIA affectionne particulièrement les tempos médiums, puissamment sous-tendus par la grosse caisse, le tempo se trouvant fort sèchement marqué par une caisse claire laconique. Cela dit, la section rythmique ne rechigne absolument pas à se livrer à des accélérations parfaitement maîtrisées, encore une fois évocatrices de la véhémence du Black Metal, avec à la clé un souffle épique qui décoiffe sur certains passages.
Inévitablement, les deux guitaristes se doivent de faire montre d’adaptabilité, proposant tour à tour des riffs corrosifs, des riffs en trémolos, mais aussi des rythmiques plus tranchantes – évocatrices du Thrash et du Death mélodique -, des passages acoustiques, sans oublier des solos techniques et mélodiques, relevant largement de l’héritage du Heavy Metal classique.

Sans réellement renverser la table, KUOLEMAN GALLERIA aligne une collection de titres forts, aussi efficaces en terme d’impact qu’évocateurs en terme d’ambiances guerrières ou épiques. Même si les compositions demeurent assez concises (entre trois et plus de cinq minutes, seul le titre éponyme culminant à 6’41), le groupe refuse toute linéarité et se plaît à agencer une succession de séquences au sein d’un même morceau, sans forfanterie aucune, avec toujours un souci de combiner théâtralité et efficacité haineuse.

Sans doute Armon Loppu ne révolutionne-t-il pas le Metal moderne, mais il constitue assurément un album solide, plutôt imaginatif, redoutablement efficace. La production respecte à la fois la crasse et la rutilance, tandis que le mixage garantit une puissance abrasive et une limpidité dans les aspects les plus subtils et mélodiques. Il faut donner sa chance à cet album.

Vidéos de Toivomuskaivo cliquez ici, Pystyyn Kuollut cliquez ici et Jean Grenier cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 25 février 2022