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13/03/2022
The musical war
CRIS LUNA
 
Il aura fallu 5 ans à CRIS LUNA, projet solo porté par le musicien lorrain Christophe SCHOEPP, guitariste, auteur, compositeur et interprète, pour donner une suite à son 3ème album Phoenix (cliquez ici).
De nouveau joliment autoproduit, The Musical War, dystopie musicale maturée pendant 3 ans, s’inspire des écrits (1984, La Ferme Des Animaux) de George ORWELL, narrant « le destin d’un musicien projeté dans un monde post-apocalyptique, pris dans les griffes d’un ordre totalitaire, qui exécute ceux qui osent jouer, écouter de la musique. Le grand sorcier noir dans son Dôme de la Guerre, brûle sans relâche tous les disques de la terre afin de réduire à néant toute trace de la musique rock ».
Pour contrer ce mal obscur, CRIS LUNA est de nouveau épaulé par le batteur de ANGE, Benoît CAZZULINI. Nicolas FAGEOT (basse) et Florent LATARCHE (guitare) les accompagneront lors des dates sur scène à venir.

Les belligérants connus, qu’en est-il du champ de bataille ? Le soldat CRIS LUNA a quelque peu changé d’armure, troquant son heavy hard rock (prégnant sur Phoenix), ses géminations punk rock prog… (Babylon Child puis Maëlstrohm), ses influences (David BOWIE, PINK FLOYD, U2, Bruce SPRINGSTEEN,AC/DC) pour un blindage métal plus ou moins moderne. Quelques reflets progressifs (Panic), heavy hard rock (l’excellent et percutant The Musical War), mais aussi pastoraux (la contrebasse de Tanja SILSCHER sur Heartbreak Motel et Dome Of War) s’invitent dans cet affrontement de plus de 70 minutes.

À l’image du concept développé, la réplique musicale est tout aussi sombre et funèbre.
Les ambiances et tempi alternent séquences lourdes, ténébreuses (Blind, Salimah), parfois oppressantes (Gates Of Dawn), torturées (Dome Of War) avec des passages rageurs et colériques. L’ossature reste cependant un métal puissant, véloce et solide (Kingdom Of The Pigs :cliquez ici). La rythmique est dynamique, baraquée, fiévreuse. Les nombreux soli de guitares sont majestueux, bourrés de feeling, tout comme les longues projections instrumentales (Dome Of War, Peace).
Extrêmement personnelle, la matière organique de ce nouvel album peut cependant supporter quelques similitudes ici et là avec QUEENSRŸCHE ou CONCEPTION (l’album State Of Deception)…
Le chant emprunte plutôt la forme narrative. De même, nombreux textes et discours (In Memorian, Amen, Dome Of War) donnent à cet album, son histoire et son scénario, une tournure romanesque tragique et ombreuse.
Harmonique dans son ensemble, plutôt sombre, voire ténébreux, The Musical War se termine dans une atmosphère un tant soit peu plus apaisée (la ballade mid tempo Peace).

J’ignore quel est l’animal (ou autre engeance) qui a piqué CRIS LUNA, mais il semble que c’est avec The Musical War qu’il évacue sa colère et sa rage, fulminant sur un sujet conceptuel qui finalement n’est pas si tristement éloigné de notre paysage socio-culturel actuel… La Lorraine a désormais son héraut !

The Musical War :
01 : In Memorian – 02 : Amen – 03 : Panic – 04 : Dome Of War - 05 : Blind – 06 : Heartbreak Motel – 07 : Gates Of Dawn – 08 : Salimah – 09 : Kingdom Of The Pigs – 10 : Fallen Angels – 11 : The Musical War – 12 : Peace
Ben
Date de publication : dimanche 13 mars 2022