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15/03/2022
People of the black circle
PEOPLE OF THE BLACK CIRCLE
 
Nul ne sait quels visages, quelles identités se dissimulent sous les sombres capuches que portent le Peuple du cercle noir. L’album a émergé d’un abyssal néant sans que personne ne l’anticipât - une surprise aussi monolithique qu’agréablement coupable. Deux informations affleurent cependant à la surface des brumes qui ceignent ce mystère : d’une part, PEOPLE OF THE BLACK CIRCLE est une nouvelle de Robert E. HOWARD appartenant à la saga de Conan et d’autre part, l’épicentre de ce projet se situerait en Grèce, à Athènes plus précisément.

Comme le souffle putride d’un démon lovecraftien, des nappes de synthé ouvrent Alchemy Of Sorrow. Sur un tempo relativement lent, les claviers sourds réhaussés d’un ostinato clair prennent le pas sur la guitare. Derrière leur filtre inquiétant, les voix sont lointaines et douces. J’adore l’ambiance lourde et envoutante de ce titre, mais ce n’est qu’un début.

Et bientôt, le vent balaie les collines de Cimmeria, la ténébreuse terre de Conan. Les sons de la guitare claire chargés d’écho semblent emportés par la bise. Même la voix, toujours calme se dédouble. Ici, pas de percussions, l’espace sonore est ouvert à l’harmonie et la rythmique n’est marquée que par une pulsation grave et menaçante. Ce morceau que je qualifierais de sombre ballade psychédélique est tout simplement une pure merveille.

The Ghoul And The Seraph est un morceau plus musclé, plus proche du heavy psychédélique dont je suis friand. J’apprécie la mélodie toujours en demi-teinte, l’effet hypnotique de la boucle de synthé, et la force du titre qui s’impose de manière imperturbable. Pour la première fois, un solo de guitare résonne, il ne dure que quelques mesures mais il est lumineux et subtil.

Quel étrange morceau que Nyarlathotep ! Entre une intro mystique à base de chœurs liturgiques, un synthé qui sonne comme les trompettes de Jéricho, et un superbe riff de doom metal qui se propage comme une locomotive au ralenti, il fallait au moins tout ceci pour composer une chanson digne du Chaos rampant d’H.P. Lovecraft.

En guise de final, PEOPLE OF THE BLACK CIRCLE nous réserve son morceau le plus heavy et le plus déprimé. Claviers et guitares trouvent ici leur équilibre dans une l’atmosphère lugubre à souhait de Ghost In Agartha. Après le superbe solo de guitare, un texte pétri d’horreur que je croirais presque récité par Orson Wells me donne la chair de poule. Cette dernière plage confirme le sans faute d’un premier album remarquable.

Adulateurs des ténèbres, adorateurs de Cthulhu et amateurs d’insidieuses mélodies, vous trouverez dans cet album au doom teinté de psychédélisme matière à nourrir vos plus mémorables cauchemars.

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Streaming de l’album en version intégrale :
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Pumpkin-T
Date de publication : mardi 15 mars 2022