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20/03/2022
Resan
URFERD
 
Autant annoncer d’entrée de jeu la couleur : URFERD ne joue pas une note de Metal sur son premier album Resan. Le style développé ici relève plutôt d’un Folk nordique, revu et augmenté d’une approche Ambient. A l’instar de ce que développent des formations comme WARDRUNA, HEILUNG, FORNDOM ou nos compatriotes de SKÁLD, l’unique animateur du projet URFERD, Daniel BECKMAN, vise à inscrire musicalement une certaine vision – mystique et sûrement en partie fantasmée - des univers nordiques de Scandinavie, notamment ceux largement occupés par de denses forêts de conifères.

Sont employés des instruments traditionnels, à cordes, à vent, des percussions, le tout utilisé avec maîtrise et pondération. Pas question de verser dans les caricatures de chansons à boire, qui s’entonnent à tue-tête ! Ici, tout est affaire d’ambiances brumeuses, de pulsations hypnotiques, de pulsations ritualistes, subtilement renforcées par des arrangements électroniques. Pas question de se cantonner à une exigence musicologique stricte et austère ; il m’est impossible d’affirmer que l’instrumentation développée par URFERD correspond peu ou prou à des répertoires anciens dûment identifiés et retranscrits. Par contre, je peux affirmer que cet album développe des thèmes mélodiques et des schémas rythmiques suffisamment évocateurs de l’univers scandinave pris pour cible.

Certaines pistes versent du côté roots (Vaka et ses chœurs finaux absolument immenses, le sombre Avfärd et ses percussions entêtantes, le martial Envig), tandis que d’autres optent pour un rendu Folk assez doux (l’accordéon triste et les voix féminine et masculine délicates de Dvala, Strövtåg). Mais on rencontre également des sonorités plus atmosphériques (les nappes de synthé de Gryning), plus cinématographiques (le grandiose Hymn), parfois proches du Dark Ambient.
Evidemment, ces différents visages peuvent se côtoyer au sein d’un même morceau. C’est ainsi que Hemfärd débute en mode Dark Ambient, avant qu’un break plus nettement mélodique n’occupe le mitan du morceau, puis que des percussions éclatantes n’explosent, avec un chant féminin qui vocalise en arrière-plan (on songe un peu à DEAD CAN DANCE).

A l’arrivée, s’il ne peut prétendre être ni un précurseur, ni un innovateur, Daniel BECKMAN peut sans conteste revendiquer la cohérence et la variété de sa musique au sein d’URFERD, avec une palette appréciable d’ambiances évocatrices qui permettent à l’auditeur de se projeter mentalement dans l’univers fascinant des forêts scandinaves.

Vidéos de Vaka cliquez ici et d’Avfärd cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 20 mars 2022