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30/03/2022
Eyes of oblivion
THE HELLACOPTERS
 
Une fois n’est pas coutume, je quitte les profondeurs de l’underground pour vous raconter ma très agréable rencontre avec Eyes Of Oblivion, le 8ème album de THE HELLACOPTERS. Si vous n’avez pas passé la fin des années 90 et les années 2000 sous un caillou, j’imagine que le groupe vous est un minimum connu, non ? Souvenez-vous, ils avaient sorti l’excellent Rock & Roll Is Dead en 2005 et puis fait leurs adieux en 2008 avec Head Off, un album de reprises très énergique. Surprise ! En 2016 le groupe se reforme, commence à faire la tournée des festivals (le Download, le Hellfest…) et délivre aujourd’hui un nouvel opus chez Nuclear Blast.

Sur Eyes Of Oblivion, le groupe fait ce qu’il sait faire et le fait magnifiquement bien, à savoir du vrai, du pur Rock (avec majuscule obligatoire) et il le fait avec sincérité et talent. Si j’ai catégorisé l’album en hard rock, c’est évidemment parce que l’instrumentation et l’énergie sont là. Quand tu as une gratte bien distordue, une section rythmique super pêchue et un chanteur sans chichi, c’est du hard - même si les morceaux relèvent d’un blues, d’un rock’n’roll ou d’un boogie intemporels.

Question temporalité, il me semble important de préciser que je n’ai pas perçu à travers l’album une volonté délibérée, ni encore moins opportuniste, de ramener sur le devant de la scène un bon vieux hard rock mais au contraire je sens des gars transpirer le plaisir de jouer ce qu’ils aiment. C’est-à-dire, une sorte de confrontation continue entre des sons très électriques et un peu rugueux qui viennent du garage rock, voire du punk, avec des passages ou des morceaux plus chargés en émotion et des mélodies accrocheuses.

Toujours est-il que l’osmose entre les musiciens aboutit à un sacré lot de pépites, autant par la qualité des compositions que par l’enthousiasme dans leur interprétation.
Tiens, à commencer par les deux titres d’ouverture, trapus, directs et pourtant subtiles. Reap A Hurricane avec sa ligne de basse tellement bien mise en valeur, son refrain scorpionesque, et ses claviers si bien intégrés. Aussitôt suivi d’un Can It Wait qui s’enflamme dès l’allumage.
Véritable soleil dans l’album, je suis tombé sous le charme de So Sorry I Could Die, ce blues qui comporte un poids d’âme comparable à I Put A Spell On You interprété par Nina SIMONE, c’est dire !
Et, sans que j’y prenne garde, quelques morceaux plus loin, je me retrouve à taper du pied sur la rythmique punky de Beguiled.
Quant à la conclusion par Try Me Tonight, il est clair que les gars veulent que tu quittes l’écoute avec la patate et un grand sourire. J’arrive à peine à réaliser comment il est possible de faire un morceau qui groove comme du ELF et qui roxxe comme du MOTÖRHEAD. Eh bien, THE HELLACOPTERS y parvient.

Pour terminer en beauté cette chronique, je citerai mon ex-co-animateur radiophonique : « Espérons qu’avec ce disque THE HELLACOPTERS décolle de nouveau ! »
(Il fallait la faire. Ce n’est pas moi qui l’ai faite, donc tout va bien. Et bisous Jean-Claude, si tu me lis.)

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THE HELLACOPTERS est composé de :
- Nicke ANDERSSON, guitare, chant ;
- Dolf DE BORST, basse ;
- Dregen, guitare ;
- Robert ERICKSON, batterie ;
- Anders LINDSTRÖM, claviers.

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Extrait de Eyes Of Oblivion :
- Reap A Hurricane : Cliquez ici !
- Sorry I Could Die : Cliquez ici !
- Eyes Of Oblivion : Cliquez ici !

Pumpkin-T
Date de publication : mercredi 30 mars 2022