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Chronique
LUZIFER - Iron shackles

Style : Heavy Metal
Support :  MP3 - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
7titre(s) - 32minute(s)

Site(s) Internet : 
LUZIFER FACEBOOK

Label(s) :
High Roller Records
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 04/04/2022
Et la lumière fut !
Peut-être connaissez-vous le solide groupe allemand de Speed Thrash à la mode 80’s VULTURE (cliquez ici) ? Formé en 2015, ce quintette recèle dans ses rangs pas moins de trois agents doubles, actifs au sein d’un autre projet, lequel existe depuis 2009. Son nom ? LUZIFER ! Sa raison d’être : revisiter le Heavy Metal underground des années 80, et même au-delà.

Jusqu’à présent, l’activité discographique de LUZIFER était demeurée fort mesurée en discrète : un Ep vinyle trois titres baptisé Rise en 2015, le 45 tours Black Knight en 2018 (les deux formats étant édités en cassette en 2018 également). Enfin, 2022 voit l’avènement d’un premier album, Iron Shackles, accueilli par l’excellente maison High Roller records. De même que VULTURE fait ostensiblement référence aux années 80, LUZIFER suit la même pente fatale, avec cependant un point de départ différent, puisque ce projet s’abreuve largement dans le Heavy Metal de troisième division des années 80.

Avant d’en arriver à l’essentiel, à savoir la musique, attardons-nous sur la pochette dont le motif et le graphisme servent de prime abord à assurer un lien avec ce Heavy Metal souterrain, qui peinait bien souvent à traduire visuellement ses ambitions d’univers héroïques, guerriers et épiques. Vous voulez quelques exemples ? Référez-vous aux visuels approximatifs et cheap (trois couleurs, c’est moins cher que la quadrichromie) mais ô combien évocateurs. Au hasard, tentez le coup d’œil sur les albums d’AXEWITCH (Visions Of The Past, 1984), SYAR (Death Before Dishonour, 1984), GOTHAM CITY (The Unknown, 1984), TORCH (Torch, 1983), HEAVY LOAD (Stronger Than Evil, 1983), WITCH CROSS (Fit For Fight, 1984), OVERDRIVE (Metal Attack, 1983, et Swords And Axes, 1984), FAITHFUL BREATH (Gold’n’Glory, 1984). Histoire de ne pas faire croire que le fléau inesthétique se cantonnait à l’Europe, consultez le musée du kitsch américain avec OMEN (Battle Cry, 1984), ARMORED SAINT (March Of The Saint, 1984), BROCAS HELM (Black Death, 1988), CHASTAIN (Mystery of Illusion, 1985), LIEGE LORD (Burn To My Touch, 1987), JAG PANZER (Ample Destruction, 1984), VICIOUS RUMORS (Soldiers Of The Night, 1985), VIRGIN STEELE (Virgin Steele, 1982), HELSTAR (Burning Star, 1984)… Arrêtons le massacre ! Cela dit, soulignons que LUZIFER a eu la malice de faire référence à ces antiques visuels malhabiles et clichés au possible, tout en s’assurant d’une réalisation technique performante. Regardez le soin apporté au dessin du chevalier et vous comprendrez que cela permet habilement de contourner le code référentiel de la trichromie noir & blanc & rouge.

Après ce détour dans les territoires de l’esthétique et de l’imaginaire propre au Heavy Metal, l’essentiel reste à évaluer. A savoir la qualité de ce Heavy Metal rétro pratiqué par LUZIFER. Comme des centaines d’autres groupes, m’objecterez-vous avec pertinence ! Le fait est que le trio affectionne les riffs secs et nerveux, le chant médium qui dérape dans les aigus (Jon OLIVA de SAVATAGE donnerait son onction à coup sûr !) et qui se trouve soutenu ponctuellement par des chœurs basques mais efficaces. Les structures des compositions se trouvent efficacement menées, selon un schéma introduction-couplet-refrain et son s’y remet, fort heureusement perturbé avec tact par des changements de rythmes et de tempos qui firent le sel de MERCUFYL FATE (groupe séminal dont LUZIFER ne peut cependant pas tout à fait se revendiquer, du fait d’un déficit relatif de technicité, l’évocation valant surtout pour le premier mini-lp des Danois).

Un élément de nature rétro permet de distinguer LUZIFER de la masse des groupes de Heavy Metal des années 80 et de leurs zélateurs du 21ème siècle : la présence de claviers vintage. N’allez pas vous imaginer des sonorités profondes du type orgue Hammond des années 70, pas plus que des inserts électrisants de piano électrisants, encore moins de sons analogiques émanant d’un Moog. Sans pouvoir l’affirmer, j’opterais pour une appétence en faveur des sonorités de la gamme Farfisa, à la fois acide et précise. On ne peut même pas arguer que ce type de sonorités appuie la dimension épique, tant elle semble franchement datée et dépassée ; il faut plutôt en conclure que les musiciens l’utilise pour créer un effet d’obsolescence contemporain, que l’auditeur peut interpréter comme une prise de position passéiste. Habileté suprême, surtout s’agissant d’un propos se voulant direct et dépouillé.

Avec une telle recette, je peux vous assurer que l’effet nostalgique joue à plein, mais que l’on ne peut décemment restreindre au champ du Heavy Metal européen des années 80. Prenons un seul exemple représentatif de la diversité propre au projet LUZIFER : le titre Der Goldene Reiter (chanté en allemand) affiche de prime abord un mid-tempo ave de petits riffs secs, tranchants et laconiques (école ACCEPT), mais propose des lignes vocales assez froides et en registre médium, assez typiques de la New Wave et de la Cold Wave (phrasé laconique , du genre revenu de tout, avant même d’avoir vécu grand-chose).

Au-delà du réseau objectivement référentiel qui anime cet album, on se doit de saluer une réappropriation pas si évidente que cela, mais au final tellement efficace sur le plan rythmique et étonnamment réussi dans la dimension mélodique. Jugez par vous-mêmes avec cette vidéo de Hexer In Dreiteufelsnamen (le chant est partagé entre allemand et anglais) : cliquez ici
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神の知恵 Le jeudi 7 avril 2022
Une belle surprise que cet album de Luzifer. On retrouve bien l'ambiance des années 80. Et les compos sont bien pêchues, ce qui fait plaisir à entendre.
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