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15/04/2022
One more river to cross
THE FERRYMEN
 
THE FERRYMEN a sorti son troisième album en début d'année, certes, mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler ! Trois, c'est aussi le nombre de musiciens composant ce groupe. C'est également le nombre de nationalités représentées avec Ronnie ROMERO, chilien, au chant (RAINBOW, LORDS OF BLACK), Magnus KARLSSON, suédois (PRIMAL FEAR, MAGNUS KARLSSON FREE FALL) aux guitares, à la basse et aux claviers, et aussi à l'origine des compositions. Le dernier, Mike TERRANA (RAGE, AXEL RUDI PELL, MASTERPLAN entre autres), batteur de son état, est américain. Il s'agit donc d'un “supergroupe”. Mais attention, contrairement à nombre de formations montées de toutes pièces, ces gaillards produisent une musique cohérente au service d'un style qu'ils maîtrisent totalement. Le mixage est assuré par Simone MULARONI (DGM, SUNSTORM) qui donne un son clair et puissant à l'ensemble. Enfin, la pochette, magnifique au demeurant, est encore signée par Stan W. DECKER.

Si vous connaissez et appréciez ces messieurs, alors vous ne serez pas déçus par ce nouvel opus estampillé Heavy Métal à tendance mélodique qui leur va comme un gant. Il faut noter une tendance Heavy symphonique assez présente mais on en reparle un peu plus loin.

One Word commence "gentiment" au piano, tout est relatif, pour bifurquer très rapidement vers un Heavy classieux. Je ressens tout de suite le niveau des musiciens qui prennent un vrai plaisir à jouer. La puissance est bien là, avec une ligne de chant mélodique appuyée par le maestro de la guitare qui décoche des arabesques lumineuses. Quelle classe ! The Last Wave est un morceau de Hard FM "à la suédoise" avec une mélodie très soignée et un refrain qui accroche directement l'auditeur. C'est calibré pour le passage en radio. Le solo est impressionnant de vélocité et de technique. Il en sera de même durant tout l'album.

Le titre éponyme fait dans le Heavy symphonique et démontre que Magnus KARLSSON, outre ses qualités de guitariste, est bien un compositeur de talent. Les choeurs sont monstrueux et omniprésents. Ronnie ROMERO est très à l'aise dans ce style. Je prends le solo en pleine face, et c'est, comme d'habitude, époustouflant. Ce type est un véritable "guitar hero", un point c'est tout. The Passenger est très typé Heavy Métal et déménage sacrément. Il y a une grosse puissance vocale et des guitares bien lourdes mais cela reste toujours mélodique. C'est encore un festival de guitares avec même un passage en "twin" !

Morning Star calme le jeu avec un slow à la SCORPIONS qui met en valeur le chant de Ronnie ROMERO absolument sensationnel. Le morceau prend de l'ampleur au fur et à mesure avec en point d'orgue un refrain épique et monumental. Les choeurs sont grandioses et ROMERO survole le tout de sa voix chaleureuse et pleine (à l'image de celle de Ronnie James DIO). Le solo de guitare, à l'image du morceau, prend littéralement feu ! J'adore ce guitariste. Il est prodigieux jusqu'à la fin du morceau.

Le début au piano tout en délicatesse de Bringers Of The Dark est un leurre car tout de suite, je suis happé par une rythmique infernale et bien dense qui prend aux tripes et ne me laisse pas respirer un seul instant. La batterie passe la surmultipliée pour donner un morceau de Heavy en totale fusion, avec une couche de choeurs que je qualifierais de “guerriers”. Shut It Out balance entre de l'AOR musclé et du Melodic-Rock,ce qui n'est pas pour me déplaire. La voix de Ronnie ROMERO est encore une fois majestueuse. Magnus KARLSSON délivre un solo d'anthologie tout à la fois hyper technique et très mélodique. Un virtuose de la six cordes je vous dis !

City Of Hate est du pur Heavy Metal avec une ambiance bien sombre. Mike TERRANA enfonce le clou avec un jeu de batterie des plus musclés. Ce n'est pas ce que je préfère, mais ce n'est qu'un avis personnel... Hunt Me To The End Of The Word est un morceau qui est fait pour Ronnie ROMERO où il peut faire étalage de tout son talent. La frappe de Mike TERRANA est on ne peut plus violente et d'une grande précision. C'est vraiment impressionnant. The Other Side est du Heavy (très) mélodique encore une fois à la limite du symphonique. Le chant s'installe, puissant, puis j'assiste à un déchaînement de guitare qui me plaque contre mon siège ! Je note des arrangements super soignés et une batterie qui marque un tempo de feu. On continue sur le même rythme avec The Last ShipMagnus KARLSSON envoie un solo qui montre toute l'étendue de son talent (comme s'il en était encore besoin).

Voici donc un album long (presque une heure !) qui ravira les amateurs de Heavy Métal mélodique. La légère évolution vers le symphonique apporte une diversité et une fraîcheur bienvenues, ce qui évite au combo de s'enfermer dans un style très balisé. Pour finir, j'insiste sur l'exécution musicale qui est un modèle du genre grâce aux pointures qui composent le groupe.

One Word : cliquez ici

Morning Star : cliquez ici
JMM213
Date de publication : vendredi 15 avril 2022