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17/04/2022
Don’t walk away
TANK
 
En septembre 1981, le label britannique Kamaflage fit paraître un 45 tours comportant trois titres signés par le groupe TANK. Soit un trio formé par le bassiste et vocaliste Algy WARD (à l’époque déjà passé par THE SAINTS et THE DAMNED, excusez du peu) et les frères BRABBS : Peter à la guitare et Mark à la batterie. Actifs depuis 1980, les trois compères avaient enregistré une démo comportant trois titres, laquelle leur permit de dégoter ce deal et de sortir le 45 tours. High Roller records a l’excellente idée de rééditer les premiers albums de TANK au format vinyle, en commençant par ce premier 45 tours, augmenté des trois titres de la démo. Soit les premiers pas encore patauds, mais déjà sincères d’un groupe qui, bien qu’affilié à la New Wave of British Heavy Metal, ne parvint jamais tout à fait à s’imposer. Retour sur une genèse…

Ces six titres révélaient à l’époque avant tout un groupe plongeant à pleines dents dans la jugulaire du Rock le plus brut, dans la droite lignée des groupes les plus raides de la vague psychédélique britannique entre 1967 et 1975 (DEVIANTS, PINK FAIRIES et même les morceaux les plus directs de HAWKWIND), le Pub Rock excité de la mi-70’s (Dr FEELGOOD, EDDIE AND THE HOT RODS, SOLID SENDERS), une certaine frange du Punk (THE DAMNED avant tout). Inévitablement, le format en trio, la prééminence de la basse et l’approche frontale adoptés par TANK enclenchèrent des références en série à MOTÖRHEAD, à l’époque au sommet de sa gloire britannique.

Le fait que TANK proposait initialement un son ultra-dépouillé, avec un mixage avantageant nettement le chant et la basse tendue d’Algy WARD, la guitare héritant d’un son très net, mais sec et peu épais, la guitare affichant un net déficit de puissance. Notons que le son de la démo se montre équivalent à celui du 45 tours : clair, tranchant, mais frêle et désossé. Dans une optique Rock’n’Roll énervé, la formule sonore faisait sens. Cela dit, on relève déjà un goût déviant pour les rythmiques basiques et nerveuses, avec une batterie volubile et mobile, alors que la guitare alterne les riffs lapidaires et les premiers développements plus typiquement Hard, voire Metal (l’intro de Hammer On). Cela dit, sur le titre Blood, Guts and Beer (démo), on relève également une authentique réussite en matière de groove canaille, entre Funk lourd et Boogie déhanché.

On comprend que quelque chose est en gestation, taraudé par des instincts primaires et véhéments, encore insuffisamment assumés et maîtrisés. Cela dit, l’acquisition de cette édition augmentée s’avère essentielle à une juste appréhension des développements discographiques futurs de TANK.

Vidéo non officielle de Don't Walk Away : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 17 avril 2022